Olympisme et Éducation

Coubertin aurait aimé…

OE-8EDUUne belle initiative à mentionner: le projet Olympisme et Éducation, initié par une professeure des écoles, conseillère pédagogique de circonscription spécialisée en E.P.S. Celui-ci a pour objectifs de partager des ressources pédagogiques et des informations autour du monde de l’olympisme.

Les idées directrices sont de permettre aux enseignants de parler de l’olympisme grâce à des ressources originales et avec différents supports (articles, vidéos, photos), de faire découvrir au plus grand nombre des histoires et des sportifs qui ont marqué l’histoire des Jeux Olympiques, de suivre l’évolution de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024. Nul doute que cette initiative aurait plu à Pierre de Coubertin. En effet, s’il demeure connu pour avoir fait renaître les Jeux Olympiques, Coubertin se disait avant tout pédagogue, et toute son œuvre est tournée vers l’éducation.

Le projet Olympisme et Éducation est relayé par Facebook et Twitter. À l’heure où les réseaux sociaux sont porteurs de mille maux, saluons ceux et celles qui les utilisent à bon escient…

©Pierre LAGRUE



Made for Sharing

Paris 2024 oublie Molière…

Les villes candidates à l’organisation des Jeux Olympiques de 2024 sont autorisées, à partir du 3 février 2017, à communiquer sur le plan international. Paris 2024 a lancé sa campagne en dévoilant son nouveau slogan: «Made for Sharing», qui remplace «La Force d’un rêve». On le voit, le nouveau slogan est en langue anglaise, et il peut se traduire par «Faits pour être partagés». Le comité de candidature s’est expliqué du choix de l’anglais, indiquant qu’il s’agit de «donner un caractère universel au projet français». On peut le comprendre à l’heure de l’omnipotence de l’anglais, notamment sur les réseaux sociaux, où l’on «like» et «share», et dans les médias, où on nous abreuve de «low cost» de «live» et de «prime time». D’autant que «Faits pour être partagés» ne parle pas à grand monde. On peut cependant déplorer que Paris 2024 oublie Molière pour privilégier Shakespeare. Mais aussi qu’il oublie Pierre de Coubertin, qui avait fait du français la première langue de l’olympisme.

©Pierre LAGRUE



Paris 2024 : J moins 200

La dernière ligne droite

Le 13 septembre 2017 sera désignée la ville d’accueil des Jeux Olympiques d’été de 2024. À 200 jours du scrutin, tout s’accélère. La communication des villes candidates à l’international (c’est-à-dire le lobbying), jusque-là interdite, est désormais autorisée. Depuis le début, le comité de candidature Paris 2024 n’a commis aucune erreur. Reste à poursuivre sur la même voie: communiquer en permanence, avec intelligence et sans suffisance. On peut faire confiance à Tony Estanguet et à son équipe sur ce point, d’autant que les sportifs sont constamment mis en avant. Mais Los Angeles fait de même, la nageuse Janet Evans incarnant la candidature californienne. En outre, il se dit que l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis constitue un nouvel atout pour Paris. Déjà, Eric Garcetti, maire de Los Angeles, sent la menace, et il n’exclut plus l’idée que, le 13 septembre 2017, soient désignées les villes hôtes pour 2024 et 2028: les mesures d’exclusion et de repli prises par Donald Trump vont clairement à l’encontre des valeurs olympiques, et il voit mal le Mexique et les pays arabes voter pour la Cité des Anges. Phil Hersh, célèbre journaliste américain, pense même que l’idéal serait d’attribuer les jeux de 2024 à Paris, ceux de 2028 à Los Angeles: «La solution parfaite serait de donner les jeux de 2024 à Paris avec le symbole du retour des Jeux d’été 100 ans après. Et ceux de 2028 à Los Angeles. Avec les lois américaines (deux mandats de 4 ans au maximum), on sera certain que Trump ne pourra pas être candidat à ce moment-là.»

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Le handball, un sport français

Un quart de siècle de victoires

Le handball a été inventé par les Scandinaves et les Allemands voici une centaine d’années. Le Championnat du monde, dont une première édition eut lieu en 1938, se tient régulièrement depuis 1954. Les compétitions furent longtemps dominées par les pays communistes (la Roumanie notamment, dans les années 1960-1970) et la Suède. Mais, depuis 1995, année du premier titre mondial obtenu par la France, ce sport est devenu français. Jugeons-en. En un petit quart de siècle, l’équipe de France masculine a obtenu 6 titres mondiaux, 2 titres olympiques, 3 titres européens. La France du handball est la référence absolue, comme la Nouvelle-Zélande pour le rugby, les États-Unis pour le basket-ball ou le Brésil pour le football. Stéphane Stoecklin, Grégory Anquetil, Jackson Richardson, Bertrand et Guillaume Gille, Jérôme Fernandez, Thierry Omeyer, Michael Guigou, Daniel Narcisse, Nikola Karabatic, Didier Dinard, Luc Abalo, Valentin Porte, Cédric Sorhaindo, Luka Karabatic, Kentin Mahé, Ludovic Fabregas: les générations se succèdent avec le même niveau d’excellence.

Qui se souvient que le handball était apparu aux Jeux Olympiques pour la première fois en 1936, le tournoi étant remporté par l’Allemagne nazie, que les équipes comptaient alors 11 joueurs et que ce sport se déroulait en extérieur?

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Nesta Carter positif ! Usain Bolt perd une de ses médailles d’or

Puni à l’insu de son plein gré

2008CarterUsain Bolt, triple médaillé d’or (100 m, 200 m, relais 4 fois 100 mètres) aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008 puis de Londres en 2012, a réalisé la même performance aux Jeux de Rio en 2016, et a égalé ainsi le record pour l’athlétisme (9 médailles d’or, pour Paavo Nurmi et Carl Lewis). Mais il vient de rétrograder dans la hiérarchie. En effet, le Jamaïquain Nesta Carter a été convaincu de dopage à la méthylhexanamine aux Jeux de Pékin en 2008, à la suite de nouvelles analyses effectuées par le Comité international olympique (C.I.O.) sur des échantillons conservés. Or, à Pékin, Nesta Carter avait remporté le relais 4 fois 100 mètres, associé à Usain Bolt, Asafa Powell et Michael Frater. Continuer la lecture de « Nesta Carter positif ! Usain Bolt perd une de ses médailles d’or »

La Semaine de l’olympisme à l’école pérennisée

L’héritage de Coubertin valorisé

Dans le cadre de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avait décidé de faire de 2017 «l’Année de l’olympisme de l’école à l’université» afin de promouvoir la pratique sportive chez les jeunes et de mobiliser la communauté éducative autour des valeurs citoyennes et sportives. La Semaine de l’olympisme à l’école se tient du 21 au 27 janvier 2017. Son coup d’envoi a été donné le 20 janvier par Tony Estanguet, coprésident du comité de candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques 2024. Un programme, élaboré par le Comité national sportif et olympique français, l’Unicef et Playdagogie, a pour objectif de mettre en avant les valeurs de l’olympisme: amitié, respect, excellence. Bonne nouvelle: Tony Estanguet a indiqué que la Semaine de l’olympisme à l’école est appelée à devenir une manifestation récurrente, que Paris obtienne les Jeux ou non. En fait, il s’agit d’une sorte de retour aux sources: ne l’oublions pas, Pierre de Coubertin était avant tout un pédagogue, et l’éducation se trouve au cœur de son œuvre.

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Alibaba rejoint le programme TOP du C.I.O.

750 millions d’euros dans les caisses

Le Comité international olympique (C.I.O.) et le géant chinois du commerce en ligne Alibaba ont signé un accord, en janvier 2017 à Davos (Suisse): Alibaba va créer une plate-forme de vente de produits dérivés des Jeux Olympiques, jusqu’en 2028, moyennant un droit d’entrée de 750 millions d’euros. Alibaba devient le treizième partenaire du programme TOP (The Olympic Partners), que le C.I.O. avait jusque-là volontairement limité à douze. Mais il n’y a plus de petits bénéfices.

Aujourd’hui, le C.I.O. est une gigantesque entreprise financière, et on pense parfois qu’il en fut toujours ainsi. Cela est loin d’être le cas, puisque la marchandisation des Jeux Olympiques n’a débuté qu’au milieu des années 1980, sous l’impulsion de Juan Antonio Samaranch et Horst Dassler. Notons que, à ses débuts, The Olympic Partners généra 96 millions de dollars sur la période 1985-1988. Bien sûr, les sommes allèrent croissant, pour dépasser désormais le milliard de dollars par période de quatre ans. Qu’en penserait le baron de Coubertin ?

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Manuela Montebrun médaillée avec deux olympiades de retard

Les palmarès s’étoffent…

Cinquième du concours de lancer du marteau aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008 (72,54 m), la Française Manuela Montebrun avait été reclassée quatrième à la suite de la disqualification pour dopage de la Biélorusse Aksana Miankova. Le 12 janvier 2017, la disqualification d’une autre Biélorusse, Darya Pchelnik, troisième du concours, vaut à la Française de devenir médaillée de bronze. Manuela Montebrun aura donc dû attendre que deux olympiades s’écoulent pour devenir médaillée olympique. Notons que son palmarès s’était déjà étoffé en 2013: initialement quatrième du concours de lancer du marteau des Championnats du monde d’Helsinki, en 2005, elle s’était vu attribuer le bronze à la suite du déclassement de la Russe Olga Kuzenkova, convaincue de dopage. Avec les contrôles antidopage rétroactifs, on ignore combien de palmarès vont s’étoffer. Un grand nombre sans nul doute.

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Décès de Miruts Yifter

La gloire est éphémère

On ne sait pas quand il est né, mais on sait quand il est mort. L’athlète éthiopien Miruts Yifter s’est éteint le 22 décembre 2016. Double médaillé d’or aux Jeux de Moscou en 1980, Miruts Yifter prit le relais de ses prédécesseurs Abebe Bikila et Mamo Wolde au rang de légende du sport éthiopien. Ses exploits donnèrent des idées à ses compatriotes, notamment au célèbre Haile Gebreselassie. En juillet 1980, ce dernier, tout gamin, avait chapardé un transistor et, en gardant le troupeau de chèvres familial, il rêva de se construire un destin sportif en écoutant la retransmission des courses de Miruts Yifter. Avec la réussite qu’on connaît… Quant à Miruts Yifter, une fois la gloire évanouie, il fut oublié dans son pays. Au point de devoir se rendre au Canada pour tenter de lutter contre la maladie, grâce au soutien financier de donateurs, dont, bien sûr, Haile Gebreselassie.

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Les Jeux de Paris 2024 auront-ils lieu en 2028?

Ce ne serait pas une première…

Thomas Bach, président du Comité international olympique (C.I.O.), a indiqué, le 8 décembre 2016, qu’il regrettait qu’il y ait trop de perdants lors des séances d’attribution des Jeux Olympiques. «Nous avons besoin de revoir la procédure actuelle car elle produit trop de perdants. On peut se réjouir d’un grand nombre de candidats mais, très vite, le processus produit de nombreux perdants alors que le but est de trouver le meilleur hôte». La procédure sera-t-elle modifiée dès 2017? Thomas Bach réfute cette hypothèse. Mais dans la sphère olympique, tout peut bouger très vite. Or, la candidature de Budapest étant de pure forme, seules les villes de Paris et de Los Angeles s’affrontent. Attribuer les Jeux de 2024 à une des deux métropoles et les Jeux de 2028 à l’autre éviterait sans doute bien des rancœurs… Et ce ne serait pas une première. Ainsi, le 21 juin 1921, le C.I.O. attribua trois éditions des Jeux le même jour: les Jeux de 1924 à Paris, ceux de 1928 à Amsterdam et, de manière non officielle, ceux de 1932 à Los Angeles.

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