Une nouvelle médaille d’or pour Jessica Ennis !

Des collections qui grandissent…

La Britannique Jessica Ennis, championne olympique de l’heptathlon en 2012, championne du monde en 2009 et en 2015, récolte une nouvelle médaille d’or mondiale. Comment est-ce possible, puisqu’elle a pris sa retraite sportive? Tout simplement parce que la Russe Tatyana Chernova, championne du monde de la discipline en 2011, convaincue de dopage, a été déchue de son titre le 29 novembre 2016 par le Tribunal arbitral du sport. La médaille d’or a donc été réattribuée rétroactivement à Jessica Ennis. Combien d’athlètes propres vont-ils voir leurs collections de médailles s’enrichir dans les années qui viennent? Un certain nombre, comme ironisait Fernand Raynaud…

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Athlétisme et délation

La fin justifie-t-elle tous les moyens ?

La Fédération internationale d’athlétisme (I.A.A.F.), un sport secoué par les scandales de dopage, a décidé d’innover en la matière. Le 29 novembre 2016, elle a mis en ligne sur son site Internet officiel une rubrique destinée à débusquer les tricheurs. L’intention est louable, mais la méthode discutable. Ainsi, dans cette plate-forme numérique dénommée Report Doping, chacun peut signaler de façon anonyme des soupçons de dopage à l’encontre d’un athlète, d’un coach ou d’un membre du corps médical. La délation étant un sport universel, il est à craindre que les dénonciations calomnieuses se multiplient. Le service antidopage de l’I.A.A.F., chargé de faire le tri entre information et désinformation, aura sans doute beaucoup de travail. Encore une fausse bonne idée, sans nul doute…

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Le foot en deuil

Le sport a payé un lourd tribut à l’aviation

Le 29 novembre 2016, l’équipe de football brésilienne du Chapecoense Real, qui se rendait à Medellín pour disputer le match aller de la finale de la Copa Sudamericana (compétition considérée comme l’équivalent de la Ligue Europa), face à l’Atletico Nacional, a été décimée par une catastrophe aérienne. Au-delà de l’émotion légitime, rappelons que le sport a souvent pleuré les victimes de crashs aériens :

  • 1949 : tous les joueurs l’équipe de football du Torino F.C., dont le célèbre Valentino Mazzola, périssent lors de la catastrophe de la colline de Superga.
  • 1958 : le crash aérien de Munich décime l’équipe de football de Manchester United, dont Duncan Edwards, le plus brillant international anglais de l’époque.
  • 1960 : huit footballeurs internationaux danois meurent dans l’accident de Kastrup.
  • 1961 : l’équipe entière de patinage artistique des États-Unis trouve la mort lors du crash de son avion en Belgique.
  • 1972 : un avion transportant l’équipe de rugby de Montevideo s’écrase dans les Andes. Seize des quarante-cinq occupants survivront en mangeant les cadavres des victimes.
  • 1976 : 24 membres de l’équipe d’escrime de Cuba trouvent la mort lors du crash d’un DC-8 consécutif à un attentat commis par des anticastristes.
  • 1979 : une collision entre deux avions provoque la mort de 17 footballeurs de l’équipe de Tachkent.
  • 1980 : mort de 22 boxeurs amateurs américains dans un crash en Pologne.
  • 1993 : un accident au large de Libreville provoque la mort de tous les footballeurs de l’équipe nationale de Zambie, parmi lesquels le célèbre gardien de but David Chabala.
  • 2011 : l’équipe de hockey sur glace russe du Lokomotiv Iaroslavl est décimée lors du crash d’un Yakovlev Yak-42.

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Paris 2025 pour plomber Paris 2024 ?

À courir deux lièvres…

François Hollande, président de la République, a officialisé, le 22 novembre 2016, la candidature de Paris et l’Île-de-France pour organiser l’Exposition universelle en 2025. Le projet, peaufiné depuis 2013, se concrétise. Et ce quelques mois avant que le Comité international olympique (C.I.O.) désigne la ville d’accueil des Jeux d’été de 2024. «Cette candidature [pour l’Exposition universelle] est celle de toute la France», a indiqué le chef de l’État. Certes, mais de quelle France? La France des Lumières semble bien morte, et le pays de Voltaire et Hugo se replie sur le conservatisme et le rejet de l’autre, comme le montre la teneur des débats liés à la primaire de la droite en vue de la présidentielle de 2017. «La France sent renaître en elle une vigoureuse xénophobie»: cette phrase on ne peut plus d’actualité est due à Henry de Montherlant, et date de 1924. La France de 2016 peut-elle encore se prévaloir des valeurs de tolérance véhiculées par l’olympisme et des valeurs d’accueil liées à une Exposition universelle? Nous ne trancherons pas, mais, à courir deux lièvres à la fois, Paris risque bien de ne voir ni les Jeux en 2024 ni l’Exposition universelle en 2025.

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Jeux de 2024 : premier oral à Doha

Allyson Felix à la rescousse de Los Angeles

Le 15 novembre 2016 a lieu à Doha (Qatar) la première présentation officielle des candidatures à l’organisation des Jeux de 2024 devant le Comité international olympique (C.I.O.). En 20 minutes, Budapest, Los Angeles et Paris doivent démontrer la validité de leur dossier. Après, il n’y aura plus que deux étapes, le rapport de la commission d’évaluation du C.I.O. en juillet 2017, et le vote, le 13 septembre 2017. Angela Ruggiero, présidente de la commission des athlètes du C.I.O. et responsable de la stratégie de la candidature de Los Angeles, espère que la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle aux États-Unis ne constitue pas un handicap rédhibitoire pour la Cité des Anges. Pour séduire les cardinaux et atténuer l’effet Trump, Los Angeles table sur le charme de l’athlète Allyson Felix, six fois médaillée aux Jeux et nouvelle venue dans le casting américain. Paris, de son côté, se situe dans la continuité de son projet, avec Teddy Riner en tête d’affiche. Rien ne sera définitif après Doha, mais il vaut mieux ne pas se louper au Qatar. À l’issue de son intervention, Teddy Riner a insisté sur la notion de partage que sous-tendait le projet parisien.

Pourtant, le résultat de l’élection présidentielle en France pourrait avoir un effet destructeur, et le partage célébré par Teddy Riner pourrait bien être jeté aux oubliettes. Le 13 septembre 2017, à Lima, espérons que le C.I.O. ne se trouvera pas contraint de choisir pour accueillir les Jeux de 2024 entre les États-Unis de Donald Trump, la Hongrie de Viktor Orbán et la France de la famille Le Pen. Cette situation entérinerait la mort de l’humanisme cher à Pierre de Coubertin. Mais les questions sportives seraient alors bien secondaires.

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Donald Trump, une chance pour Paris 2024 ?

Vers une victoire à la Pyrrhus ?

Le 13 septembre 2017 à Lima sera désignée la ville d’accueil des Jeux Olympiques d’été de 2024. Seules 3 cités restent en course: Budapest, Los Angeles et Paris (la maire populiste de Rome Virginia Raggi a annoncé le 21 septembre 2016 que la Ville éternelle renonçait à briguer l’organisation des Jeux). En fait, on ne compte que 2 réelles candidatures, celles de Los Angeles et de Paris. En effet, Budapest ne présente qu’une candidature dite de témoignage (destinée à se montrer). Continuer la lecture de « Donald Trump, une chance pour Paris 2024 ? »

L’histoire s’écrit à Chicago

Cubs et Blacks, destins contraires

Le début du mois de novembre 2016 a vu deux histoires sportives séculaires bouleversées. En base-ball, les Chicago Cubs ont remporté les World Series pour la première fois depuis 108 ans. En rugby, l’Irlande a battu la Nouvelle-Zélande pour la première fois depuis que ce sport existe. Continuer la lecture de « L’histoire s’écrit à Chicago »

Record absolu pour les Blacks !

Un seul échec: les Jeux Olympiques!

Vainqueurs de l’Australie le 22 octobre 2016 à Auckland (37-10), la Nouvelle-Zélande a remporté un dix-huitième succès consécutif. Il s’agit du record absolu. Jusque-là, les All Blacks de Brian Lochore (1965-1969) et les Springboks (1997-1998) avaient aligné dix-sept victoires de rang. Ils sont invaincus depuis le 8 août 2015. Sur la période 2015-2016, le rugby néo-zélandais a néanmoins connu un échec, aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro. Les Blacks ont été battus par les Fidjiens, futurs champions olympiques, en quart de finale (12-7). Revanche à Tokyo en 2020?

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Début de la Coupe du monde de ski alpin 2016-2017

Une idée de journaliste

La Coupe du monde de ski alpin reprend le 22 octobre 2016. Qui succédera à l’Autrichien Marcel Hirscher et à la Suissesse Lara Gut? Réponse dans quelques mois. Comme de nombreuses épreuves sportives (Tour de France cycliste, Coupe d’Europe de football…), la Coupe du monde de ski alpin a été imaginée par des journalistes, des journalistes français plus précisément. En effet Jacques Goddet, directeur du quotidien L’Équipe, créa en 1966 le «Challenge de L’Équipe», sur une idée d’un de ses collaborateurs, Serge Lang. L’année suivante, la Fédération international de ski rendit cette compétition officielle: elle devint la Coupe du monde de ski alpin. En 1967, les premiers lauréats furent le Français Jean-Claude Killy, qui sera triple champion olympique en 1968 à Grenoble, et la Canadienne Nancy Greene, qui obtiendra deux médailles (or en géant, bronze en slalom) à Grenoble. On ne pouvait trouver de plus beaux vainqueurs initiaux.

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Sagan imperator

Un champion tout terrain…

Le 16 octobre 2016, le Slovaque Peter Sagan a remporté le Championnat du monde sur route pour la seconde fois consécutivement, en devançant tous les meilleurs sprinters, alors que l’an passé il s’était imposé en puncheur. Peter Sagan participa aux Jeux Olympiques de Rio, en 2016, mais il ne disputa pas la course sur route, mais l’épreuve de V.T.T. Alors que personne ne croyait à ses chances de victoire, il anima le début de la course. Mais, victime d’une crevaison, il ne put se mesurer aux meilleurs. On ne saura jamais si Sagan aurait pu tenir son pari. Quoi qu’il en soit, Peter Sagan est la grande star du cyclisme aujourd’hui.

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