Les Soviétiques inventent la préparation en altitude en 1956

Alma-Ata avant Cortina en 1956…

1956GRICHINEL’U.R.S.S. participa pour la première fois aux Jeux d’hiver en 1956, à Cortina d’Ampezzo. Les Soviétiques voulaient briller immédiatement, et ils ne laissèrent rien au hasard. Ainsi, comme les compétitions de patinage de vitesse se déroulaient sur la patinoire du lac de Misurina, à 1750 mètres d’altitude, ils s’entraînèrent à Alma-Ata, ville du Kazakhstan qui présente des caractéristiques géographiques similaires. Et la réussite fut au rendez-vous: les patineurs de vitesse soviétiques s’adjugèrent 7 médailles, dont 4 en or, à Cortina d’Ampezzo. La préparation en altitude ne deviendra une habitude en Occident que 10 ans plus tard.

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La Fédération américaine de basket-ball ne voulait pas de la «Dream Team» en 1992

Un curieux vote

1992DREAM-TEAMEn 1992, à l’occasion des Jeux Olympiques de Barcelone, les professionnels furent pour la première fois autorisés à participer aux Jeux. Cette édition reste marquée par la démonstration de la fameuse «Dream Team» des États-Unis, qui enchanta le monde par son basket-ball spectaculaire. Mais la présence des stars multimillionnaires de la N.B.A. n’allait pas de soi, et elle fut âprement négociée. La Fédération internationale de basket-ball l’accepta finalement en 1989, par 56 voix contre 13. Parmi les 13 votes négatifs figurait celui de… la Fédération américaine amateur!

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Les chaussures d’Abebe Bikila en 1964

Le va-nu-pieds sponsorisé…

1960BIKILA (2)L’Éthiopien Abebe Bikila remporta le marathon des Jeux Olympiques de Rome, en 1960. Cet exploit est entré dans la légende du sport, car il symbolisait l’émergence du sport africain. Les chroniqueurs s’émerveillèrent d’autant plus devant ce coureur longiligne (1,76 m, 60 kg) qu’il courait pieds nus. Quatre ans plus tard, aux Jeux Olympiques de Tokyo, Abebe Bikila gagna de nouveau le marathon. Mais, cette fois, il courait avec des chaussures: une célèbre marque d’articles de sport le rémunérait discrètement pour qu’il chausse des pointes portant son logo… ce qui aurait bien pu lui valoir d’être disqualifié pour «professionnalisme» en ce temps où on ne badinait pas avec la notion d’amateurisme au sein du mouvement olympique.

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Deux équipes américaines de hockey sur glace aux Jeux de 1948

États désunis…

1948HOCKEYLes péripéties olympiques laissent quelques curiosités, et quelques conflits naissent parfois au sein d’un même pays. Ainsi, pour les Jeux Olympiques d’hiver de Saint-Moritz, en 1948, deux équipes des États-Unis se rendirent en Suisse pour participer à la compétition de hockey sur glace: la formation de l’Amateur Athletic Union, soutenue par le Comité olympique américain, et l’équipe soutenue par l’Amateur Hockey Association of United States, reconnue par la Ligue internationale de hockey sur glace. Finalement, seuls les joueurs présentés par l’Amateur Hockey Association of United States furent autorisés à participer aux Jeux. Quatrièmes du tournoi, les États-Unis seront disqualifiés rétroactivement. Tout ça pour ça…

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Ángel Matos frappe l’arbitre en 2008!

À mort l’arbitre !

Aux Jeux Olympiq2008TAEKWONDOOues de Pékin, en 2008, en taekwondo, le combat pour la médaille de bronze dans la catégorie des moins de 80 kg se termina dans la plus grande confusion. Le Cubain Ángel Matos menait 3 points à 2 face au Kazakh Arman Chilmanov. Blessé à un orteil, il se fit soigner. Au bout de la minute règlementaire réservée à l’intervention du médecin, l’arbitre perdit patience et disqualifia le Cubain. Le sang de ce dernier ne fit qu’un tour, et il envoya un coup de pied aussi soudain que violent au visage de l’arbitre. Ángel Matos fut banni à vie de toute compétition internationale pour «violation caractérisée de l’esprit du taekwondo et des Jeux Olympiques».

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Les installations sportives des Jeux de Rio 2016 à l’abandon !

Loin d’être une première…

Rio a dépensé 10 milliards d’euros pour les Jeux Olympiques de 2016. Quelques mois après que les lampions de la fête se sont éteints, les sites qui ont accueilli les Jeux sont en ruines pour la plupart. Le Parc olympique de Barra da Tijuca est fermé: des vigiles en interdisent l’entrée, car les visiteurs découvriraient des portes rouillées, des hautes herbes, bref la désolation. Le site de Deodoro (canoë, V.T.T…) est fermé également. Le Maracanã, dont la gestion est engluée dans un imbroglio administratif, est devenu un repaire de chats errants, une «poubelle géante». Entre corruption et surfacturation, les finances publiques sont mises à mal: les fonctionnaires ne sont plus totalement payés. Les 70 000 habitants expropriés pour laisser la place aux Jeux sont très amers. L’exemple de ceux de Vila Autodromo est emblématique: ils ont lutté jusqu’au bout, en vain, pour conserver leur logement; or le parking qui a été construit à la place de leurs habitations est en ruines…

Tout ce gâchis est loin d’être une première, et les Jeux ont bien souvent laissé des ruines en héritage. Le cas le plus célèbre est celui d’Athènes, en 2004: le coût les Jeux a creusé le déficit public, avec les conséquence dramatiques en termes économiques que l’on connaît, lesquelles ont failli conduire au Grecxit dans les années 2010; or aucune des installations construites en périphérie d’Athènes n’a été utilisée par la suite. Mais les exemples seraient multiples. Pour la France, rappelons que les Jeux d’hiver de Grenoble, en 1968, que le général de Gaulle voulait grandioses, ont conduit à la construction de multiples équipements sportifs (piste de bobsleigh de L’Alpe-d’Huez, tremplin de saut à skis de Saint-Nizier, etc.) laissés rapidement à l’abandon; les contribuables grenoblois mettront plus de 20 ans à rembourser le déficit des Jeux par l’augmentation de leurs impôts locaux.

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Johnny Weissmuller falsifia ses papiers pour participer aux Jeux

Faux Américain, vrai Tarzan…

1924Weissmuller (2)Le nageur américain Johnny Weissmuller remporta 5 médailles d’or aux Jeux Olympiques (3 en 1924 à Paris, 2 en 1928 à Amsterdam), puis devint mondialement célèbre en interprétant le rôle de Tarzan au cinéma. Pourtant, Johnny Weissmuller n’aurait jamais dû être autorisé à participer aux Jeux dans l’équipe américaine. Continuer la lecture de « Johnny Weissmuller falsifia ses papiers pour participer aux Jeux »

Nesta Carter positif ! Usain Bolt perd une de ses médailles d’or

Puni à l’insu de son plein gré

2008CarterUsain Bolt, triple médaillé d’or (100 m, 200 m, relais 4 fois 100 mètres) aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008 puis de Londres en 2012, a réalisé la même performance aux Jeux de Rio en 2016, et a égalé ainsi le record pour l’athlétisme (9 médailles d’or, pour Paavo Nurmi et Carl Lewis). Mais il vient de rétrograder dans la hiérarchie. En effet, le Jamaïquain Nesta Carter a été convaincu de dopage à la méthylhexanamine aux Jeux de Pékin en 2008, à la suite de nouvelles analyses effectuées par le Comité international olympique (C.I.O.) sur des échantillons conservés. Or, à Pékin, Nesta Carter avait remporté le relais 4 fois 100 mètres, associé à Usain Bolt, Asafa Powell et Michael Frater. Continuer la lecture de « Nesta Carter positif ! Usain Bolt perd une de ses médailles d’or »

Alibaba rejoint le programme TOP du C.I.O.

750 millions d’euros dans les caisses

Le Comité international olympique (C.I.O.) et le géant chinois du commerce en ligne Alibaba ont signé un accord, en janvier 2017 à Davos (Suisse): Alibaba va créer une plate-forme de vente de produits dérivés des Jeux Olympiques, jusqu’en 2028, moyennant un droit d’entrée de 750 millions d’euros. Alibaba devient le treizième partenaire du programme TOP (The Olympic Partners), que le C.I.O. avait jusque-là volontairement limité à douze. Mais il n’y a plus de petits bénéfices.

Aujourd’hui, le C.I.O. est une gigantesque entreprise financière, et on pense parfois qu’il en fut toujours ainsi. Cela est loin d’être le cas, puisque la marchandisation des Jeux Olympiques n’a débuté qu’au milieu des années 1980, sous l’impulsion de Juan Antonio Samaranch et Horst Dassler. Notons que, à ses débuts, The Olympic Partners généra 96 millions de dollars sur la période 1985-1988. Bien sûr, les sommes allèrent croissant, pour dépasser désormais le milliard de dollars par période de quatre ans. Qu’en penserait le baron de Coubertin ?

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