Afanasijs KUZMINS (1947- )

Tireur letton

Afanasijs Kuzmins est le plus « assidu » des tireurs olympiques, puisqu’il participa neuf fois aux Jeux, de 1976 à 2012. En outre, il fut médaillé sous deux couleurs différentes. Spécialiste du tir au pistolet à 25 mètres, il remporta la médaille d’or aux Jeux de Séoul, en 1988, pour l’Union soviétique, puis la médaille d’argent aux Jeux de Barcelone, en 1992, pour son pays natal, la Lettonie redevenue indépendante ! Afanasijs Kuzmins participa pour la dernière fois aux Jeux en 2012, à Londres, à 65 ans, se classant dix-septième.

Viorica VISCOPOLEANU (1939- )

Athlète roumaine

VISCOPOLE (2)Un seul bond a permis à la sauteuse en longueur Viorica Viscopoleanu d’entrer dans l’histoire du sport : aux Jeux Olympiques de Mexico, dès son premier essai, elle atteignit 6,82 mètres, améliorant ainsi le record du monde de la Britannique Mary Rand (6,76 m) et remportant la médaille d’or. Curieusement, malgré une longue carrière qui la vit participer trois fois aux Jeux Olympiques comme aux Championnats d’Europe, Viorica Viscopoleanu ne s’adjugea qu’une seule autre médaille : l’argent aux Championnats d’Europe d’Athènes en 1969. Elle remporta néanmoins la médaille d’or aux premiers Championnats d’Europe en salle, en 1970, devançant l’Allemande de l’Ouest Heide Rosendahl, qui allait bientôt… battre son record du monde puis, en 1972 à Munich, lui succéder au palmarès olympique.

©Pierre LAGRUE



Ralph DOUBELL (1945- )

Athlète australien

DOUBELL (2)Ralph Doubell connut une carrière éclair, ce qui ne l’empêcha pas d’obtenir une médaille d’or olympique, en remportant le 800 mètres aux Jeux de Mexico, en 1968. Diplômé de l’université de Melbourne, Ralph Doubell remporta sa première grande compétition en 1967, en gagnant le 800 mètres de l’Universiade de Tokyo. Personne ne pensait à lui pour le titre aux Jeux de Mexico. Or Ralph Doubell, déjouant les pronostics et malgré les difficultés liées à l’altitude, parvint à remporter le 800 mètres en débordant sur le fil le Kenyan Wilson Kiprugut ; couvrant la distance en 1 min 44,3 s, il égalait le record du monde du Néo-Zélandais Peter Snell. L’année suivante, il remporta le 800 mètres des Pacific Conference Games. Il espérait prendre part aux Jeux de Munich, en 1972, mais renonça en raison de plusieurs blessures. Sa carrière éclair avait pris fin.

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Randy MATSON (1945- )

Athlète américain

MATSON (2)Randy Matson fut, en 1965, le premier lanceur de poids à dépasser les 21 mètres (21,52 m), améliorant le record du monde de près de 1 mètre. En 1967, il porta le record du monde à 21,78 mètres, une performance exceptionnelle (les meilleurs de ses rivaux dépassaient tout juste les 20 mètres) qui lui aurait permis de figurer sur les podiums olympiques dans les années 2000 !

Encore junior, Randy Matson obtint la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Tokyo, en 1964, devancé par son compatriote Dallas Long. En 1968, aux Jeux Olympiques de Mexico, il s’adjugea la médaille d’or (20,54 m), devant son compatriote George Woods et le Soviétique Edouard Guchine. Cinq fois champion des États-Unis au lancer du poids, Randy Matson était aussi un bon lanceur de disque : en 1967, avec un jet de 65,16 mètres, il approcha le record du monde du Tchécoslovaque Ludvik Danek (65,22 m). Randy Matson tenta de se qualifier pour les Jeux de Munich, en 1972, sans réussite. Il prit alors sa retraite sportive.

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Lennox MILLER (1946-2004)

Athlète jamaïquain

MILLER-Lennox (2)Lennox Miller fut le premier grand sprinter jamaïquain. Ainsi, sur 100 mètres, il obtint la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Mexico, puis la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Munich. Lennox Miller, installé aux États-Unis, représentait l’Université de Californie du Sud, où il obtint un diplôme en psychologie. Diplômé de l’école de médecine dentaire, il exerça la profession de dentiste à Pasadena durant 30 ans.

Par la suite, il devint entraîneur à l’Université de Californie du Sud, où il préparait notamment sa fille, Inger Miller, qui, avec l’équipe des États-Unis, obtint la médaille d’or dans le relais 4 fois 100 mètres aux Jeux Olympiques d’Atlanta, en 1996. Lennox et Inger Miller furent le premier couple père-fille à remporter des médailles olympiques en athlétisme.

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Charles GREENE (1945- )

Athlète américain

GREENE (3)Charles Greene fut un des meilleurs sprinters durant les années 1960 et un sympathisant du Black Power. Ainsi, le 20 juin 1968, à Sacramento (Californie), Charles Greene, tout comme ses compatriotes Jim Hines et Ronnie Ray Smith, courut le 100 mètres 9,9 s (chronométrage manuel, le chronométrage électronique indiquait 10,09 s), établissant un record du monde historique.

Aux Jeux Olympiques de Mexico, en 1968, il ne put donner sa pleine mesure en finale du 100 mètres, en raison d’une légère blessure : il se classa néanmoins troisième de la course remportée par son compatriote Jim Hines. En descendant du podium, il se coiffa d’un béret noir, symbole du Black Power, pour protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis. Durant ces Jeux de Mexico, il s’adjugea la médaille d’or dans le relais 4 fois 100 mètres, associé à Jim Hines, Ronnie Ray Smith et Mel Pender (38,24 s, record du monde).

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Jim HINES (1946- )

Athlète américain

HINESCertains champions marquent l’histoire de leur sport en « cassant » une barrière chronométrique. C’est le cas de Jim Hines, qui fut le premier homme à courir le 100 mètres en moins de 10 secondes.

Après s’être essayé au base-ball dans sa jeunesse, Jim Hines se consacra rapidement à l’athlétisme. En 1967, il voulait signer un contrat professionnel avec l’équipe de football américain des Miami Dolphins. Son entraîneur, l’ancien sprinter Bobby Morrow, le persuada de différer sa décision, car il pensait que Jim Hines pouvait devenir le premier homme à courir le 100 mètres en moins de 10 secondes et conquérir la médaille d’or aux Jeux de Mexico. Jim Hines l’écouta. Le 20 juin 1968, à Sacramento (Californie), au cours d’une folle soirée qui vit plusieurs athlètes, dont le Français Roger Bambuck, égaler le record du monde du 100 mètres (10 s), Jim Hines devint en effet le premier homme à courir la distance reine de l’athlétisme en moins de 10 secondes (9,9 s, chronométrage manuel). Ce jour-là, ses compatriotes Ronnie Ray Smith et Charles Greene réalisèrent la même performance. Néanmoins, le chronométrage électronique, qui était utilisé mais ne servait pas à donner le temps « officiel », indiquait 10,03 s pour Hines, 10,09 s pour Greene et 10,13 s pour Smith.

Jim Hines entra véritablement dans l’histoire de l’athlétisme le 14 octobre 1968, à Mexico, lors d’une finale olympique du 100 mètres où, pour la première fois, tous les participants étaient noirs. Jim Hines s’imposa en 9,95 s (chronométrage électrique), devant le Jamaïquain Lennox Miller (10,04 s) et Charles Greene (10,07 s). Ce record du monde ne sera amélioré qu’en 1983 par l’Américain Calvin Smith (9,93 s). À Mexico, Jim Hines fut également champion olympique du relais 4 fois 100 mètres, associé à Charles Greene, Ronnie Ray Smith et Mel Pender (38,24 s, record du monde). Notons que Jim Hines, qui n’épousait pas les thèses du Black Power, ne manifesta sur les podiums.

À l’issue des Jeux de Mexico, Jim Hines signa donc un contrat professionnel de football américain avec les Miami Dolphins et mit ainsi un terme prématuré à sa carrière d’athlète.

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Burton DOWNING (1885-1929)

Cycliste américain

Burton Downing, venu de Californie, était un quasi-inconnu quand il se présenta aux Jeux Olympiques de Saint Louis, en 1904, car tous les meilleurs cyclistes américains étaient issus de la côte Est, où se déroulaient de grandes épreuves sur piste. Burton Downing surprit donc tout le monde en remportant 6 médailles à Saint Louis, dont 2 en or (courses de 2 miles et des 25 miles), en se jouant du favori, Teddy Billington. Par la suite, il s’installa à New York, où il se lança dans les affaires. On note que son frère, Hardy Downing, également cycliste, deviendra un célèbre promoteur de boxe (il s’occupa notamment d’organiser les combats de Jack Dempsey, champion du monde des poids lourds).

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Emil RAUSCH (1883-1954)

Nageur allemand

Emil Rausch demeure considéré comme un des meilleurs nageurs allemands. Membre du Schwimmclub Poseidon-Berlin, il accumula les victoires de 1900 à 1910, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Grèce, en Italie, en Autriche, en Hongrie et aux États-Unis. Il se distingua notamment aux Jeux Olympiques de Saint Louis, en 1904, où il remporta la médaille d’or dans les épreuves du mile (27 min 18,2 s) et du 880 yards (13 min 11,4 s) ; il obtint également la médaille de bronze dans le 220 yards. On note que, aux Jeux de Saint Louis, les épreuves de natation comptaient aussi pour le Championnat des États-Unis : l’Allemand Emil Rausch fut donc champion des États-Unis ! Par ailleurs, Emil Rausch fut, de 1901 à 1907, sept fois de suite champion d’Allemagne sur 1 500 mètres.

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George SHELDON (1874-1907)

Plongeur américain

George Sheldon, ophtalmologiste à Saint Louis, remporta la médaille d’or dans la compétition à la plate-forme aux Jeux de… Saint Louis en 1904, à l’issue d’une controverse. En effet, il fut déclaré vainqueur, mais les Allemands, qui proposaient des figures beaucoup plus spectaculaires, déposèrent une protestation officielle. Celle-ci fut examinée. Une semaine après la compétition, elle fut finalement rejetée par James E. Sullivan, président du Comité d’organisation des Jeux. Il estima que la pénétration dans l’eau de George Sheldon était plus fluide que celle de ses rivaux allemands, considérés par le jury comme des « cascadeurs » ! Sheldon savait qu’il souffrait d’une insuffisance cardiaque, mais il pensait que celle-ci était bégnine et il ne voulut pas renoncer à sa carrière sportive. Or, en 1906, alors qu’il se préparait à New York pour défendre son titre aux « Jeux intercalaires » d’Athènes, il fut victime d’un malaise sérieux. Cette maladie cardiaque allait l’emporter un an plus tard, à 33 ans.

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