Ester Ledecka conserve son masque durant la conférence de presse

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LEDEKA (2)Le succès de la Tchèque Ester Ledecka dans le super-géant alpin aux Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang constitua une des plus grandes surprises de l’histoire des Jeux Olympiques. En effet, Ester Ledecka est avant tout une championne de snowboard, et elle ne participait à des épreuves de ski alpin qu’en dilettante. Quand elle prit le départ du super-géant, avec son dossard numéro 26, équipée de skis Atomic que lui avait prêtés l’Américaine Mikaela Shiffrin, chacun félicitait déjà l’Autrichienne Anna Veith pour sa médaille d’or. La surprise fut donc totale quand s’afficha le temps d’Ester Ledecka, qui améliorait la performance de l’Autrichienne d’un centième de seconde ; durant de longues secondes, les bras ballants, la jeune Tchèque fixa le tableau d’affichage, incrédule, pensant à une erreur de chronométrage. Bien sûr, sa victoire fut confirmée… mais elle aurait pu être remise en cause durant la conférence de presse. Ester Ledecka se présenta en effet devant les journalistes sans ôter son masque de ski : « Je ne l’enlève pas, car c’est mon sponsor », déclara-t-elle. Mais elle se rendit vite compte de son erreur, car le règlement olympique interdit d’afficher ainsi son sponsor personnel. Ester Ledecka rectifia le tir, ajoutant, tout sourire : « Non, en fait, je ne pensais pas être à la conférence de presse, et comme je ne suis pas maquillée, je garde mon masque… » On n’est pas obligé de la croire… Quelques jours plus tard, elle remporta une seconde médaille d’or, dans le slalom géant de snowboard, une épreuve dont elle était la favorite. Une nouvelle fois, elle se présenta devant la presse en portant son masque de ski. Et elle évoqua encore son maquillage : « Il fallait déjà que je me lève tôt. Alors me lever encore plus tôt pour me maquiller, ça n’aurait pas eu de sens », a-t-elle expliqué.

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Kim Boutin en pleurs sur le podium à PyeongChang !

Pourquoi tant de haine ?

BOUTIN-2-boostLe chauvinisme est universel, et il provoque toujours les pires débordements. Ainsi, aux Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang en 2018, le 500 mètres de short-track se termina dans la polémique. L’Italienne Arianna Fontana devança l’idole du pays du Matin calme, Choi Min-jeong, ce qui constituait déjà une déception pour les Sud-Coréens. Pis ! Après examen de la vidéo, le jury disqualifia Choi Min-jeong, qui avait bousculé la Canadienne Kim Boutin. Le jugement était certes discutable, mais pas plus que d’autres décisions. Kim Boutin, initialement quatrième, récolta la médaille de bronze. Une médaille qui allait lui procurer bien des tourments : devant l’accumulation de messages agressifs et haineux, Kim Boutin dut fermer ses comptes sur les réseaux sociaux. Plus grave, elle reçut des menaces de mort, et les autorités durent lui assurer une protection policière. Le Comité international olympique (C.I.O.) « invita fermement » le public à célébrer Kim Boutin comme il se doit lors de la cérémonie de remises des médailles. Obéissant, le public a applaudi la Canadienne, qui a fondu en larmes sur le podium.

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Jugement de Salomon en 1964

Médailles pour tous en patinage

1964Patinage (2)En 1964, aux Jeux Olympiques d’hiver d’Innsbruck, la compétition de patinage artistique par couple vit la victoire des magnifiques Soviétiques Ludmila Beloussova et Oleg Protopopov, devant les Allemands Marika Kilius et Hans-Jürgen Bäumler, et les Canadiens Debbi Wilkes et Guy Revell. À la quatrième place figuraient les Américains Vivian et Ronald Joseph, frère et sœur, qui patinaient ensemble depuis l’enfance. Or les Allemands Marika Kilius et Hans-Jürgen Bäumler avaient prévu de devenir professionnels après ces Jeux, et avaient déjà signé leur contrat. À cette époque où le Comité international olympique (C.I.O.) brocardait le professionnalisme et chassait les « fraudeurs », il fut décidé que le contrat signé par le couple allemand était contraire au règlement : ils furent disqualifiés et durent rendre leur médaille en 1966. Debbi Wilkes et Guy Revell reçurent une médaille d’argent, et la « médaille en chocolat » de Vivian et Ronald Joseph se transforma en médaille de bronze. Les choses restèrent en l’état jusqu’en 1987 : le C.I.O. accepta alors de requalifier les Allemands, et on leur rendit leur médaille d’argent. Pour autant, Debbi Wilkes et Guy Revell conservèrent leur médaille d’argent, Vivian et Ronald Joseph gardèrent leur médaille de bronze. S’ensuivit un pataquès dans le palmarès, et il fallut attendre 2013 pour que le C.I.O. indique officiellement que les Canadiens et les Allemands se partageaient la médaille d’argent, alors que les Américains conservaient leur médaille de bronze.

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Le roi Édouard VII est à l’origine de la distance exacte du marathon

42,195 kilomètres pour un roi

couronne2En 1908, les organisateurs des Jeux Olympiques de Londres désiraient remercier la famille royale de son soutien. Pour ce faire, ils souhaitaient que le départ du marathon soit donné par le roi Édouard VII lui-même devant le château de Windsor. Continuer la lecture de « Le roi Édouard VII est à l’origine de la distance exacte du marathon »

Le tour d’honneur de Derartu Tulu et Elana Meyer

Les femmes sont l’avenir du monde…

1992TourOn dit que l’olympisme constitue un symbole de paix, qu’il magnifie les rapports entre les champions, qu’il permet de rapprocher les peuples et les cultures. Souvent, ce ne sont que de bonnes paroles. Pourtant, en un beau jour de l’été 1992, deux jeunes femmes matérialisèrent cet esprit olympique originel, et firent peut-être avancer la réconciliation de l’Afrique du Sud avec elle-même et avec le monde plus rapidement que les hommes politiques et les traités. Elles se nomment Derartu Tulu et Elana Meyer. Continuer la lecture de « Le tour d’honneur de Derartu Tulu et Elana Meyer »

Le marathon fut inventé par l’intellectuel français Michel Bréal

Philologie et course à pied…

1896Bréal2Linguiste, philologue et helléniste français, Michel Bréal est passé à la postérité comme le fondateur de la sémantique, définie dans son ouvrage majeur: Essai de sémantique (1897). On le sait moins, mais il joua un rôle essentiel pour la gloire des Jeux Olympiques: il inventa le marathon. Continuer la lecture de « Le marathon fut inventé par l’intellectuel français Michel Bréal »

Le C.I.O. mit plus de 80 ans pour admettre des femmes en son sein

Misogynie olympique…

1981femmesLe Comité international olympique (C.I.O.) fut créé en 1894 à la Sorbonne, à Paris. Jusqu’en 1981, tous ses membres furent des hommes. Mais, cette année-là, il tourna enfin le dos à une misogynie quasi centenaire en intégrant deux femmes en son sein: la Vénézuélienne Flor Isava-Fonseca et la Finlandaise Pirjo Häggman. Il était temps!

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L’armée de Ma Junren fait perdre les Jeux de 2000 à Pékin

Supplice chinois, sang de tortue et soupe de chenilles…

2000MAJUREN2En septembre 1993, à Monaco, le Comité olympique international olympique (C.I.O.) est réuni pour attribuer les Jeux de l’an 2000. Ceux-ci semblent promis à Pékin, qui souhaite matérialiser avec les Jeux l’ouverture nouvelle du pays le plus peuplé de la planète au reste du monde. Pékin bénéficie en outre du soutien de Juan Antonio Samaranch, président du C.I.O. Mais, à la surprise générale, Sydney est désignée, avec 45 voix, contre 43 à Pékin. Continuer la lecture de « L’armée de Ma Junren fait perdre les Jeux de 2000 à Pékin »

Le curieux podium du lancer du poids en 1992

Gonflés à bloc…

1992POIDS-2L’olympisme inattendu ne cache pas ce qui peut fâcher. Aussi, revenons sur le concours de lancer du poids des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992. Celui-ci vit la victoire de l’Américain Mike Stulce, qui l’emporta grâce à un magnifique jet de 21,70 mètres. Cette victoire souffre du récent passé de Mike Stulce: suspendu deux ans pour dopage aux stéroïdes, il avait repris la compétition juste à temps pour participer aux Jeux. À la deuxième place figurait un autre Américain, Jim Doehring, qui lui aussi purgera une suspension pour dopage aux stéroïdes. Troisième, Vyacheslav Lykho, un Russe représentant la Communauté des États indépendants, disqualifié aux Championnats d’Europe de 1990 pour dopage et qui, lui aussi, revenait à la compétition pour les Jeux. Que pense de ce palmarès le Suisse Werner Günthör, champion du monde en 1987, 1991 et 1993, mais qui n’a jamais obtenu l’or olympique?

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Le panier le plus controversé de l’histoire du basket-ball

3 secondes qui changent tout pour la guerre froide…

1972Basket2La finale du tournoi de basket-ball des Jeux Olympiques de Munich, en 1972, se termina dans la confusion. Jamais les États-Unis n’avaient été battus aux Jeux. Menés toute la partie par les Soviétiques, les Américains prirent enfin l’avantage à 3 secondes de la fin du match. Le signal annonçant la fin de la rencontre retentit, les Américains, soulagés, s’embrassèrent et le public envahit le terrain. Continuer la lecture de « Le panier le plus controversé de l’histoire du basket-ball »