Sobriquets en athlétisme : R-S

Paula RADCLIFFE (Grande-Bretagne)

  • Surnom : La Grande Blonde aux chaussettes longues

Paula Radcliffe, recordwoman du monde du marathon, courrait toujours avec des bas de contention. La presse française la surnomma affectueusement La Grande Blonde aux chaussettes longues. Il s’agit bien sûr d’un clin d’œil au film d’Yves Robert Le Grand Blond avec une chaussure noire.

Marc RAQUIL (France)

  • Surnom : Le Grand Blond

Marc Raquil, médaillé de bronze sur 400 mètres et champion du monde du relais 4 fois 400 mètres en 2003, a été surnommé Le Grand Blond par les journalistes en raison de ses cheveux teints en blond.

Harry REYNOLDS (États-Unis)

  • Surnoms : Butch, Inimaginable

Harry Reynolds courrait sous le prénom de «Butch». Il devint L’Inimaginable le 17 août 1988 à Zurich. Ce jour-là, en 43,29 s, il pulvérisa le record du monde du 400 mètres de Lee Evans, qui tenait depuis 20 ans. On l’entendit dans tout le stade répéter plusieurs fois: «Inimaginable». Cela l’était bien, puisqu’il sera par la suite suspendu pour dopage…

Bob RICHARDS (États-Unis)

  • Surnom : The Vaulting Vicar (Le Pasteur volant)

Champion olympique du saut à la perche en 1952 et en 1956, Bob Richards était surnommé The Vaulting Vicar tout simplement parce qu’il était professeur de théologie quand il participa aux Jeux en 1952. Il devint pasteur par la suite.

Ville RITOLA (Finlande)

  • Surnom : Peräseinäjoen Susi (Le Loup de Peräseinäjoki)

Ville Ritola, le grand rival de Paavo Nurmi, fut surnommé Peräseinäjoen Susi tout simplement parce qu’il il était né à Peräseinäjoki. Pas de grande originalité.

Betty ROBINSON (États-Unis)

  • Surnom : La Championne revenue de chez les morts

Le 100 mètres de 1928 fut la première épreuve féminine d’athlétisme de l’histoire olympique. Betty Robinson remporta la finale alors qu’elle ne participait que pour la quatrième fois à une rencontre d’athlétisme. Trois ans après son triomphe olympique, elle fut gravement blessée lors d’un accident d’avion. L’homme qui la découvrit la crut morte, la mit dans le coffre de sa voiture et l’amena chez un entrepreneur de pompes funèbres. Le croque-mort, consciencieux, s’aperçut qu’elle vivait encore. Après un coma de 7 semaines, elle resta incapable de marcher normalement pendant 2 ans… mais elle survécut. Betty Robinson voulut revenir à la course de compétition, mais elle n’était plus en mesure de plier totalement la jambe au niveau du genou, ce qui l’empêchait donc de prendre la position accroupie du départ. En revanche, elle pouvait participer aux relais. En 1936, Betty Robinson remporta ainsi une deuxième médaille d’or olympique comme membre de l’équipe américaine de relais 4 fois 100 mètres. Le Comité international olympique (C.I.O.) lui-même la surnomma «La Championne revenue de chez les morts». Un signe de reconnaissance sportive rare.

Gaston ROELANTS (Belgique)

  • Surnom : Le Don Quichotte de la piste

Recordman du monde et champion olympique du 3000 mètres steeple (1964), Gaston Roelants fut surnommé Le Don Quichotte de la piste car il était toujours avide d’exploits, en quête de «nouveaux moulins à assaillir», selon l’expression de l’historien du sport Robert Parienté.

Henry RONO (Kenya)

  • Surnom : Le Diamant brut

Henry Rono, recordman du monde en demi-fond à la fin des années 1970, fut surnommé Le Diamant brut par John Chaplin, son entraîneur de l’université de Washington, à Pullman. John Chaplin déclara en effet, quand il le vit arriver en 1976: «C’est un diamant brut, un don inexpliqué de la nature, sans doute le coureur le plus doué que je n’aie jamais vu.»

Ralph ROSE (États-Unis)

  • Surnom : Elephant Baby

Le lanceur de poids Ralph Rose, champion olympique en 1908 et multi-recordman du monde, fut surnommé Elephant Baby pour son impressionnant gabarit (2 m, 113 kg). On rapporte qu’il engloutissait 5 livres de viande et avalait 4 ou 5 pintes de bière par jour. Est-ce ce surpoids qui provoqua sa mort précoce, à 28 ans? En tout cas, Ralph Rose ne survécut pas à une attaque de typhoïde.

Wilma RUDOLPH (États-Unis)

  • Surnoms : Skeeter (Moustique), La Perle noire, La Gazelle noire

Atteinte de poliomyélite, Wilma Rudolph se lança dans le sport pour parfaire sa rééducation. À 11 ans, elle joua au basket-ball dans l’équipe de l’école de Clarksville, et elle fut surnommée Skeeter par son coach, en raison de ses longues jambes. Elle se lança dans l’athlétisme peu après, rejoignit l’université de Nashville et son nouvel entraîneur, Edward Temple, confirma son surnom, parce qu’elle bougeait dans tous les sens. Triple médaillée d’or en sprint aux Jeux Olympiques de Rome en 1960, elle devint très populaire en Europe l’année suivante. Les Français la surnommèrent La Perle noire, les Italiens, La Gazella nera (La Gazelle noire), pour sa façon gracieuse de courir. Il est intéressant de noter que les deux surnoms de cette immense championne (le second est le plus connu) lui ont été donnés par la presse européenne. En effet, alors que les Américains multiplient les surnoms pour leurs sportifs, les exploits d’une femme noire (être femme et noire constituait un double handicap dans les années 1960) ne faisaient guère la une des journaux aux États-Unis.

Jim RYUN (États-Unis)

  • Surnom : The King (Le Roi)

Jim Ryun fut surnommé The King dès l’âge de 20 ans, quand il semblait devoir s’imposer comme le successeur de l’Australien Herb Elliott en demi-fond.

Ilmari SALMINEN (Finlande)

  • Surnom : Le Métronome de la cendrée

Ilmari Salminen fut surnommé Le Métronome de la cendrée en raison de sa foulée quelque peu mécanique, qui lui permit quand même d’être recordman du monde du 10000 mètres en 1938.

Viktor SANEIEV (U.R.S.S.)

  • Surnom : Le Kangourou de Sukhumi

Viktor Saneiev, trois fois champion olympique du triple saut (1968, 1972, 1976), fut surnommé Le Kangourou de Sukhumi tout simplement parce qu’il était originaire de Sukhumi, en Géorgie. Il est amusant de noter que, après sa carrière sportive, il s’installera en Australie, le pays des kangourous… Son surnom lui donna-t-il l’envie de s’expatrier dans l’île-continent?

Roman SEBRLE (République tchèque)

  • Surnom : Monsieur 9 000 points

À Götzis, en Autriche, les 26 et 27 mai 2001, Roman Sebrle fut le premier homme à franchir la barre des 9 000 points au décathlon, avec un score de 9 026 points. Il y gagna son surnom.

William SEFTON (États-Unis)

  • Surnom : The Heavenly Twins (Les Jumeaux du Paradis)

Voici un sobriquet qui ne tient pas par lui-même, car il ne s’agit pas d’un surnom individuel. À la fin des années 1930, les Américains Earl Meadows, qui fut champion olympique en 1936, et William Sefton dominaient le saut à la perche. Ils furent surnommés The Heavenly Twins (Les Jumeaux du Paradis).

Melvin SHEPPARD (États-Unis)

  • Surnom : Peerless Mel (Mel l’Incomparable)

Melvin Sheppard devint Peerless Mel en 1908, quand il fut le premier homme à réaliser le doublé 800-1500 mètres aux Jeux Olympiques.

Ghada SHOUAA (Syrie)

  • Surnom : Ghazalah (La Gazelle)

Ghada Shouaa, première Syrienne championne du monde d’athlétisme (heptathlon, 1995), avait été surnommée Ghazalah dans son enfance pour ses longues jambes. À noter que son patronyme signifie «Rayon de soleil», ce qui aurait pu faire un joli surnom…

Patrick SJOEBERG (Suède)

  • Surnom : Le Beatnik de la hauteur

Le grand sauteur en hauteur suédois des années 1980-1990 Patrick Sjoeberg fut surnommé Le Beatnik de la hauteur en raison de sa jeunesse tumultueuse et de sa tendance à brûler la chandelle par les deux bouts.

Tommie SMITH (États-Unis)

  • Surnom : Tommie Jet

Tommie Smith, inoubliable champion olympique du 200 mètres à Mexico en 1968, fut surnommé Tommie Jet car, s’il n’explosait pas au départ, il décollait par la suite, comme une fusée mue par une irrésistible force de propulsion.

Peter SNELL (Nouvelle-Zélande)

  • Surnom : Le All Black de Rome

Si le maillot noir des All Blacks néo-zélandais est célèbre sur les terrains de rugby, il l’est moins sur les pistes d’athlétisme. Peter Snell était un quasi-inconnu de 22 ans quand il participa aux Jeux de Rome en 1960. Il en repartit champion olympique du 800 mètres et devint Le All Black de Rome.

Javier SOTOMAYOR (Cuba)

  • Surnoms : L’Enfant prodige, Le Bachelier de Salamanque

Javier Sotomayor, recordman du monde du saut en hauteur, reçut son premier surnom, L’Enfant prodige, en raison de sa précocité (il franchit 2,33 m à 17 ans), et le second, Le Bachelier de Salamanque, car il établit son premier record du monde (2,43 m) à Salamanque (Espagne) en 1988, peu de temps après avoir obtenu son bac.

Lester STEERS (États-Unis)

  • Surnom : Le Novateur

Lester Steers, recordman du monde du saut en hauteur (2,11 m en 1941), fut surnommé Le Novateur car il fut le premier sauteur en hauteur à accorder de l’importance à la musculation des muscles inférieurs. Son gabarit était ainsi inhabituel pour un sauteur en hauteur (1,87 m, 86 kg).

Helen STEPHENS (États-Unis)

  • Surnom : The Fulton Flash (L’Éclair de Fulton)

Helen Stephens, championne olympique du 100 mètres en 1936, fut surnommée The Fulton Flash en référence à sa ville de naissance, Fulton (Missouri). En 2004, Sharon Kinney Hanson lui a consacré un livre, The Life of Helen Stephens. The Fulton Flash.

Toby STEVENSON (États-Unis)

  • Surnoms : The Cat in The Hat (littéralement: Le Chat dans le chapeau), Crash

Toby Stevenson, vice-champion olympique du saut à la perche en 2004, était surnommé The Cat in The Hat car il sautait toujours avec un casque, pour éviter un Crash. Surtout pour obéir à sa mère, qui accepta qu’il se lance dans cette discipline uniquement s’il portait un casque.

Dwight STONES (États-Unis)

  • Surnom : Rolling Stones

Premier sauteur en hauteur à franchir 2,30 m (en 1973), Dwight Stones pouvait employer la technique du rouleau (rolling) ventral (d’où son surnom se référant au groupe de rock), puis d’enchaîner par le Fosbury Flop.

Gabriela SZABO (Roumanie)

  • Surnom : La Stakhanoviste des pistes

Gabriela Szabo, championne olympique du 5000 mètres en 2000, multipliait les courses. Ce qui la contraindra à mettre un terme à sa carrière en 2005, à 29 ans. Elle allait souvent au charbon, mais sans doute était-elle moins résistante que le mineur Stakhanov?

©Pierre LAGRUE


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