Dorothy HAMILL (1956- )

Patineuse américaine

HAMILL2-2-boostDorothy Hamill fut championne olympique en 1976 à Innsbruck. Si elle mérite mention, c’est parce qu’elle fut la dernière patineuse à remporter une médaille d’or olympique sans réaliser de triple saut, ce qui marquait sans doute la fin d’une époque. En outre, de manière plus légère, elle se distinguait par sa coiffure en forme de champignon : celle-ci empêchait les cheveux de tomber sur les yeux, et Dorothy Hamill lança une mode, car cette coiffure « fonctionnelle » fut largement imitée par la suite. Dorothy Hamill passa professionnelle en 1977 et se produisit avec la troupe de spectacle sur glace Ice Capades jusqu’en 1984. En 1993, elle devint propriétaire de cette troupe, qu’elle revendit deux ans plus tard.

©Pierre LAGRUE



John CURRY (1949-1994)

Patineur britannique

CURRY3-2-boostPar son élégance digne du ballet, John Curry donna une nouvelle image à sa discipline. Surnommé le « Noureev de la glace », il remporta la médaille d’or aux Jeux Olympiques d’Innsbruck, en 1976. Le patinage de John Curry fut parfois critiqué, en raison de l’absence de prouesses techniques, car John Curry préférait mettre l’accent sur le côté purement artistique. Néanmoins, pour les Jeux d’Innsbruck, il proposa trois triples sauts dans son programme, afin de pouvoir prétendre à la médaille d’or. John Curry obtint la médaille d’or, devenant le premier Britannique champion olympique de patinage artistique. Quelques mois plus tard, il fut élevé au rang d’officier de l’Ordre de l’Empire britannique. Après ces Jeux, il monta sa propre compagnie itinérante, travaillant avec des chorégraphes de ballet comme Twyla Tharp, Kenneth MacMillan et Peter Martins. Hélas, en 1991, il apprit qu’il était atteint du sida et mit fin à ses activités. Il parla alors ouvertement de sa maladie et de son homosexualité, afin de soutenir les malades grâce à sa notoriété. Le 15 avril 1994, il fut emporté par la maladie.

©Pierre LAGRUE



Andrei SURAIKIN (1948-1992)

Patineur soviétique

SUKARIN (2)Sport et amour ne font pas toujours bon ménage. Andrei Suraikin aurait pu en témoigner. En effet, il disputait les compétitions de patinage artistique par couple avec sa partenaire de toujours, Lioudmila Smirnova, et ils obtinrent la médaille d’argent aux Jeux Olympiques d’hiver de Sapporo en 1972. Or Lioudmila Smirnova tomba amoureuse d’Alexeï Oulanov, et décida de poursuivre sa carrière avec celui-ci. Andrei Suraikin dut mettre un terme à sa carrière dès 1972.

©Pierre LAGRUE



Lioudmila SMIRNOVA (1949- )

Patineuse soviétique

SMIRNOVA-2-boostLioudmila Smirnova provoqua-t-elle sans le savoir le bonheur d’Alexander Zaitsev ? Peut-être. En effet, elle disputait les compétitions de patinage artistique par couple avec son partenaire de toujours, Andrei Suraikin, et ils obtinrent la médaille d’argent aux Jeux Olympiques d’hiver de Sapporo en 1972. Or Lioudmila Smirnova tomba amoureuse d’Alexeï Oulanov, qui venait d’être couronné champion olympique à Sapporo avec Irina Rodnina. Cette dernière, courroucée, décida de changer de partenaire, et poursuivit sa carrière avec Alexander Zaitsev (ce couple sera deux fois champion olympique, en 1976 puis en 1980, et six fois champion du monde). Lioudmila Smirnova et Alexeï Oulanov devinrent alors partenaires sur la glace comme dans la vie, et ils furent médaillés d’argent aux Championnats du monde en 1973 et en 1974, devancés à chaque fois par… Irina Rodnina et Alexander Zaitsev. Lioudmila Smirnova mit fin à sa carrière dès 1974.

©Pierre LAGRUE



Beatrix SCHUBA (1951- )

Patineuse autrichienne

Schuba-2-boostLa victoire de Beatrix Schuba dans la compétition de patinage artistique aux Jeux Olympiques de Sapporo, en 1972, provoqua une modification de règlement, ce qui lui vaut une mention au titre de l’olympisme inattendu. En effet, lors du programme libre, le public comme les juges s’émerveillèrent devant les prestations de l’Américaine Janet Lynn et de la Canadienne Karen Magnussen. Mais, auparavant, lors des figures imposées, Beatrix Schuba avait réussi à la perfection ces figures académiques, ce qui lui valut une belle avance et lui permit de remporter la médaille d’or, malgré un programme libre quelconque. À l’époque, les figures imposées, qui n’intéressaient pas grand monde et n’étaient même pas retransmises par les télévisions, comptaient pour 50 p. 100 de la note finale. Devant les critiques, la Fédération internationale décida de diminuer l’importance des figures imposées, et, plus tard, de les supprimer et de les remplacer par le programme court. Quant à Beatrix Schuba, championne du monde en 1971 et en 1972, elle mit fin à sa carrière en 1972 pour se produire lors de spectacles sur glace.

©Pierre LAGRUE



Lydia SKOBLIKOVA (1939- )

Patineuse de vitesse soviétique

SKOBLIKOVA-2-concentrateLydia Skoblikova remporta six médailles d’or aux Jeux Olympiques. Surtout, en 1964 à Innsbruck, elle s’adjugea les quatre courses au programme, réalisant un grand chelem inédit. Modeste institutrice, Lydia Skoblikova sut s’épanouir dans le sport, et notamment le patinage de vitesse. Elle brilla aux Jeux d’hiver de Squaw Valley, en 1960, remportant le 1 500 mètres et le 3 000 mètres. À partir de ce moment, Lydia Skoblikova parvint à élargir sa palette : jusque-là spécialiste des longues distances, elle brilla aussi en sprint. Elle fut donc la reine des Jeux d’hiver d’Innsbruck, s’adjugeant l’or sur 500, 1 000, 1 500 et 3 000 mètres, malgré l’opposition de redoutables concurrentes, telles que sa compatriote Irina Egorova ou la Finlandaise Katja Mustonen. Après ce formidable exploit, Lydia Skoblikova, à vingt-cinq ans, mit sa carrière sportive entre parenthèses pour se consacrer à son métier d’enseignante en physiologie à l’institut de formation des maîtres de Tcheliabinsk. Néanmoins, elle rechaussa ses patins et participa une dernière fois aux Jeux Olympiques, à Grenoble en 1968. En 1974, elle fut nommée à la tête du département d’éducation physique de l’université de Moscou. Décorée de l’Ordre du mérite pour la patrie en 1999 par Boris Eltsine, Lydia Skoblikova fut l’une des huit gloires du sport russes qui portèrent le drapeau olympique durant la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de Sotchi en 2014.

©Pierre LAGRUE



Evgueni GRICHINE (1931-2005)

Patineur de vitesse soviétique

GRICHINEEvgueni Grichine a marqué l’histoire du sport, car il fut le premier Soviétique à remporter une médaille d’or aux Jeux Olympiques d’hiver. L’U.R.S.S. participa pour la première fois aux Jeux Olympiques d’été en 1952 à Helsinki : Evgueni Grichine était déjà présent, puisqu’il disputa les compétitions cyclistes. Quant aux Jeux d’hiver, l’U.R.S.S. présenta pour la première fois une délégation en 1956 à Cortina d’Ampezzo. Entre-temps, Evgueni Grichine s’était mis au patinage de vitesse : le 28 janvier 1956, en remportant le 500 mètres, il devint donc le premier médaillé d’or soviétique aux Jeux d’hiver et un héros national. Durant ces Jeux de Cortina d’Ampezzo, il obtint une autre médaille d’or, dans le 1 500 mètres (ex aequo avec son compatriote Youri Mikhailov). En 1960, aux Jeux de Squaw Valley, il réalisa le même parcours : il gagna le 500 mètres et le 1 500 mètres (ex aequo cette fois avec le Norvégien Roald Aas). Evgueni Grichine, sorte de « spécialiste de l’ex aequo », s’adjugea une médaille d’argent (ex aequo avec son compatriote Vladimir Orlov et le Norvégien Alv Gjestvang) dans le 500 mètres aux Jeux d’Innsbruck en 1964. En 1968, il fut le porte-drapeau de la délégation soviétique lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Grenoble.

©Pierre LAGRUE



Hjallis ANDERSEN (1923-2013)

Patineur de vitesse norvégien

Andersen2-2-antiqueHjallis Andersen fut la grande vedette Jeux Olympiques d’Oslo en 1952 : il remporta le 1 500 mètres, le 5 000 mètres et le 10 000 mètres (avec près de 25 secondes d’avance sur le Néerlandais Cornelis Broekman, établissant un record du monde qui allait tenir durant huit ans). Hjallis Andersen fut par ailleurs trois fois consécutivement champion du monde « toutes épreuves » (1950, 1951, 1952). De plus, il était un coureur cycliste de bon niveau. Bien plus tard, le gouvernement norvégien a rendu hommage à Hjallis Andersen en faisant ériger une statue à son effigie à Vikingskipet, le site qui a accueilli les compétitions de patinage de vitesse des Jeux Olympiques de Lillehammer en 1994.

©Pierre LAGRUE



Karl SCHÄFER (1909-1976)

Patineur autrichien

SHAFFER (2)Karl Schäfer fut champion olympique de patinage artistique aux Jeux d’hiver de Lake Placid en 1932, puis aux Jeux d’hiver de Garmisch-Partenkirchen, en 1936. Auparavant, en 1928, il avait participé aux Jeux Olympiques d’hiver et d’été ! Aux Jeux d’hiver de Saint-Moritz, il avait pris la quatrième place de la compétition de patinage artistique. Aux Jeux d’été d’Amsterdam, il disputa le 200 mètres brasse ; Karl Schäfer était certes un bon nageur, mais il excellait moins en natation qu’en patinage, puisqu’il fut éliminé dès les séries qualificatives. Il poursuivit donc sa carrière de patineur, remportant sept titres de champion du monde et huit titres de champion d’Europe en plus de ses médailles d’or olympiques, et renonça à la natation.

©Pierre LAGRUE



Jack SHEA (1910-2002)

Patineur américain

SHEA-2-antiqueJack Shea fut le premier d’une lignée de champions, et il tient une belle place dans l’histoire olympique. En 1932, les Jeux Olympiques d’hiver se déroulèrent dans sa ville natale, Lake Placid. Pour cette raison et pour ses qualités humaines et sportives, il eut l’honneur de prononcer le serment des athlètes lors de la cérémonie d’ouverture. Cette année-là, les compétitions de patinage de vitesse se déroulèrent départ groupé, comme c’était la norme en Amérique du Nord, et non pas selon le format habituel (les concurrents s’élancent deux par deux et se battent avant tout contre le chronomètre). Jack Shea sut profiter de l’aubaine et saisir sa chance, et il remporta la médaille d’or dans le 500 mètres et le 1 500 mètres. Il aurait pu briller de nouveau aux Jeux de 1936 à Garmisch-Partenkirchen, mais, à la demande d’un rabbin, il refusa de participer à ces Jeux organisés par les nazis. Beaucoup plus tard, Jack Shea joua un rôle majeur au sein du comité d’organisation des Jeux Olympiques d’hiver de Lake Placid en 1980. On note que son fils, Jim Shea, Sr., participa aux compétitions de ski de fond et de combiné nordique aux Jeux d’hiver d’Innsbruck, en 1964, et que son petit-fils, Jim Shea, Jr., remporta la médaille d’or dans la compétition de skeleton aux Jeux d’hiver de Salt Lake City en 2002. Hélas, Jack Shea, qui avait participé au relais de la flamme olympique de ces Jeux de Salt Lake City, trouva la mort dans un accident de la route peu avant le début des compétitions. Il ne put donc pas voir son petit-fils triompher. Ce dernier, ému, lui rendit hommage en recevant sa médaille d’or.

©Pierre LAGRUE