Une ovation pour Vera Cáslavská en 1968

La diva de Mexico

1968veraLe concours général féminin de gymnastique des Jeux Olympiques de Mexico, en 1968, se déroula dans un climat tendu. La Tchécoslovaque Vera Cáslavská se mesurait à plusieurs concurrentes soviétiques, sur fond de répression du Printemps de Prague par l’Armée rouge. Vera Cáslavská fut en permanence soutenue par des spectateurs d’autant plus séduits que, pour son passage au sol, elle avait choisi de se produire au son d’une musique mexicaine (la Cucaracha et Rancho Grande). Ses prestations se terminèrent sous les ovations, et elle obtint la médaille d’or, devant les Soviétiques Zinaida Voronina et Natalia Kuchinskaya.

©Pierre LAGRUE



Isinbaeva élue au C.I.O., une bonne idée ?

Pas à une contradiction près…

L’athlète russe Elena Isinbaeva a été élue, en août 2016, à la commission des athlètes du Comité international olympique (C.I.O.), en compagnie de l’escrimeuse allemande Britta Heidemann, du nageur hongrois Daniel Gyurta et du pongiste sud-coréen Ryu Seung-min. Un choix curieux dans le contexte des Jeux de Rio en 2016. Toute la délégation russe d’athlétisme a été exclue de ces Jeux en raison des scandales de dopage qui touchent la Russie. Elena Isinbaeva, jamais contrôlée positive et victime de la «présomption de culpabilité», a vu son ultime rêve olympique s’envoler. Cette élection constitue une petite revanche. Elle réjouit le président du Comité olympique russe, Alexandre Joukov, qui voit là une réponse à la Fédération internationale d’athlétisme qui n’a pas permis à la «Tsarine» de participer aux Jeux. Cette élection démontre aussi que les sportifs n’adhéraient pas totalement à la décision du C.I.O. Néanmoins, on ne peut oublier qu’Elena Isinbaeva tint en 2013 des propos favorables à une loi homophobe instaurée en Russie. Elle indiqua qu’elle fut «mal comprise», mais ses paroles ne reflètent guère l’esprit de tolérance olympique.

©Pierre LAGRUE



Vera Cáslavská et le Printemps de Prague en 1968

Mère courage

1968CaslavskaLa gymnaste tchécoslovaque Vera Cáslavská s’engagea dans le Printemps de Prague. En juin 1968, elle signa le Manifeste des deux mille mots, demandant une démocratisation immédiate du régime communiste dans son pays. Lorsque les chars soviétiques entrèrent dans Prague, en août, craignant d’être arrêtée, elle s’enfuit dans le village de Sumperk, perdu dans les Sudètes. Elle n’obtiendra l’autorisation de rejoindre la délégation olympique que quelques semaines avant l’inauguration des Jeux d’été de Mexico, où elle récoltera 4 médailles d’or et 2 médailles d’argent.

©Pierre LAGRUE



« Olympia », de Leni Riefenstahl

Beauté nauséabonde…

1936-OlympiaHitler souhaitait que la réussite olympique nazie à l’occasion des Jeux de Berlin en 1936 fût matérialisée, conservée et transmise, afin de marquer l’histoire. Le cinéma constituait alors un instrument de propagande majeur pour le régime. Le führer décida donc qu’un long film documentaire, sorte d’ode en images célébrant l’olympiade, fût réalisé. Il confia cette tâche à Leni Riefenstahl. Continuer la lecture de « « Olympia », de Leni Riefenstahl »

Quand les nazis « dénazifiaient » en 1936

Pax olympica….

1936-nazisLes nazis firent des Jeux Olympiques de Berlin, en 1936, une gigantesque mascarade à la gloire de leur régime nauséabond. Mais, pour duper le monde, il leur fallait ne pas afficher ostensiblement leurs desseins. Continuer la lecture de « Quand les nazis « dénazifiaient » en 1936 »

La modestie de Fanny Blankers-Koen

Ménagère et diva

1948-BlankersL’athlète néerlandaise Fanny Blankers-Koen remporta quatre médailles d’or aux Jeux Olympiques de Londres, en 1948, dont elle fut la reine. De retour aux Pays-Bas, elle fut accueillie comme une diva: on la promena dans une calèche tirée par quatre chevaux blancs sous les acclamations de la foule. À ce sujet, elle déclara: « Je n’ai fait que courir vite, je ne vois pas pourquoi les gens font tant d’histoires.» Un bel et rare exemple de modestie de celle qu’on surnommait la «Ménagère volante»…

©Pierre LAGRUE

Le « miracle sur glace »

Un temps fort de la guerre froide olympique

1980MiracleLe 22 février 1980, aux Jeux Olympiques de Lake Placid, se déroule le match de hockey sur glace opposant l’U.R.S.S. aux États-Unis. Aucun chroniqueur sportif sérieux ne peut envisager une victoire américaine, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’U.R.S.S. domine le hockey sur glace «amateur» olympique et mondial. Ensuite, les meilleurs hockeyeurs américains évoluent dans la National Hockey League (N.H.L.): ils sont donc «professionnels», ce qui leur ferme la porte des Jeux. Herb Brooks, le coach de l’équipe, doit donc faire appel à de jeunes joueurs universitaires pour composer sa formation. En fait, Brooks espère seulement que ses joueurs vont faire bonne figure face aux maîtres soviétiques. Mais cette rencontre mobilise rapidement le peuple américain. Continuer la lecture de « Le « miracle sur glace » »

Des moyens considérables pour Leni Riefenstahl en 1936

Les Dieux du stade selon Leni

1936OlympiaHitler voulait qu’un film matérialise la réussite olympique nazie avec les Jeux de Berlin en 1936. Le führer confia cette tâche à Leni Riefenstahl, qui réalisa Olympia (Les Dieux du stade) Continuer la lecture de « Des moyens considérables pour Leni Riefenstahl en 1936 »

Ernest Lee Jahncke exclu du C.I.O. pour avoir prôné le boycottage des Jeux de Berlin en 1936

Dehors, mon commodore…

1936BoycottAvant les Jeux Olympiques de Berlin, organisés par les nazis en 1936, des appels au boycottage se multipliaient aux États-Unis, où la question juive est sensible. Mais le commodore Ernest Lee Jahncke, membre du Comité international olympique (C.I.O.), fut le seul dirigeant sportif américain à se prononcer vigoureusement en faveur du boycottage. Continuer la lecture de « Ernest Lee Jahncke exclu du C.I.O. pour avoir prôné le boycottage des Jeux de Berlin en 1936 »

Deux employés auraient pu empêcher le drame de Munich

Sportifs en goguette ou terroristes ?

1972EmployésDurant les Jeux Olympiques de Munich, en 1972, les organisateurs décidèrent de laisser le vent de fraîcheur du début des années 1970 souffler sur le village olympique. Chacun pouvait s’y promener en toute décontraction sous le regard d’un service de sécurité bon enfant. Continuer la lecture de « Deux employés auraient pu empêcher le drame de Munich »