Harold OSBORN (1899-1975)

Athlète américain

Harold Osborn présente une singularité : il est le seul champion à avoir remporté une médaille d’or dans le décathlon ainsi que dans une épreuve de spécialité (en l’occurrence, le saut en hauteur) lors d’une même édition des Jeux Olympiques. C’était à Paris, en 1924. Étudiant dans l’Illinois, Harold Osborn est repéré par Harry Gill, un entraîneur célèbre à cette époque. Durant les sélections américaines pour les Jeux de Paris de 1924, il bat les records du monde du décathlon et du saut en hauteur. Aux Jeux de Paris, il remporte donc le décathlon, en battant le record du monde, et le saut en hauteur, en établissant le record olympique (1,98 m). Harold Osborn, qui aura obtenu 18 médailles d’or lors des Championnats des États-Unis, est également reconnu comme un des pionniers dans l’évolution de la technique du saut en hauteur dorsal ; enfin, il obtenait de brillants résultats lors des épreuves de sauts sans élan !

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Ralph BOSTON (1939- )

Athlète américain

boston (2)Ralph Boston mérite mention à double titre, car il effaça des tablettes le nom d’une légende du sport, Jesse Owens, et fut témoin de l’exploit d’une autre légende, Bob Beamon. Mais son palmarès en lui-même mérite le respect, car il obtint 3 médailles olympiques.

Le 12 août 1960, à Walnut (Californie), Ralph Boston réalise 8,21 m au saut en longueur : ce record du monde efface des tablettes le nom de Jesse Owens (8,13 m en 1935). Champion olympique à Rome en 1960 (8,12 m), devant son compatriote Irvin Roberson et le Soviétique Igor Ter-Ovanessian, il est médaillé d’argent en 1964 à Tokyo, battu par le Britannique Lynn Davies.

Ralph Boston, qui aura établi 6 records du monde, le dernier en 1965 (8,35 m), participe pour la troisième fois aux Jeux Olympiques en 1968 : à Mexico, alors que Bob Beamon réalise un des plus grands exploits de tous les temps, pulvérisant le record du monde (8,90 m), Ralph Boston obtient la médaille de bronze (8,16 m). Il met alors un terme à sa carrière.

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Jean BOUIN (1888-1914)

Athlète français

BOUINLe nom de Jean Bouin est connu de tous. En effet, il existe des dizaines de stades Jean-Bouin en France, dont le plus célèbre sa trouve à Paris. Pourtant, ce Marseillais connut une courte vie et une carrière éclair.

Jean Bouin fut en effet un des sportifs français les plus célèbres avant la Première Guerre mondiale. Il réalise sa première performance notable le 30 mai 1909 : il bat le record de France de l’heure (18,268 km), effaçant des tablettes le nom de Gaston Ragueneau. Vainqueur du Cross des nations en 1911, 1912 et 1913, il réalise surtout une course d’anthologie lors des Jeux Olympiques de Stockholm en 1912 : il obtient la médaille d’argent sur 5 000 mètres. À l’issue de cette compétition mémorable, le vainqueur, le Finlandais Hannes Kolehmainen, pulvérise le record du monde (14 min 36,6 s), alors que Jean Bouin, en 14 min 36,8 s, établit un record de France qui tiendra jusqu’en 1948. Le 6 juillet 1913, Jean Bouin bat le record du monde de l’heure (19,021 km). Le 29 septembre 1914, près de Toul, Jean Bouin tombe au champ d’honneur.

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Parry O’BRIEN (1932-2007)

Athlète américain

OBRIENIl y a des champions qui, au-delà de leurs titres et de leurs records, marquent l’histoire de leur discipline en inaugurant une nouvelle technique. Il en est ainsi de Parry O’Brien. Parry O’Brien inventa en effet une technique qui révolutionna le lancer du poids : il se présentait dos au butoir, ce qui lui permettait d’effectuer une rotation de 180 degrés. Cette technique, dite en translation, permet d’avoir plus de vitesse et sera adoptée rapidement par tous les lanceurs. Elle demeure encore employée par nombre de champions (le Polonais Tomasz Majewski, champion olympique en 2008 et en 2012, l’employait encore), bien que la technique en rotation semble permettre désormais de meilleures performances.

Après s’être essayé au football américain, Parry O’Brien fut remarqué par l’entraîneur Jesse Mortensen, impressionné par sa carrure (1,90 m, 98 kg), qui le persuada qu’il pourrait obtenir de grands résultats s’il s’exerçait au lancer du poids. Parry O’Brien l’écouta et progressa rapidement. Il obtint sa sélection pour les Jeux Olympiques d’Helsinki en 1952. En Finlande, avec son style révolutionnaire qui choquait les puristes, il devint tout simplement champion olympique (17,41 m) devant ses compatriotes Darrow Hooper (17,39 m) et James Fuchs (17,06 m), le recordman du monde de l’époque, décontenancé par l’audace du jeune homme. Parry O’Brien battit son premier record du monde le 9 mai 1953 (18 m) ; huit autres suivront (jusqu’à 19,30 m le 1er août 1959). Il fut de nouveau champion olympique en 1956 à Melbourne (18,57 m), devant son compatriote Bill Nieder (18,18 m) et le Tchécoslovaque Jiri Skobla (17,65 m). Il obtint la médaille d’argent (19,11 m) en 1960 à Rome, derrière Bill Nieder (19,68 m) et devant un autre Américain, Dallas Long (19,01 m). Parry O’Brien participa encore aux Jeux Olympiques en 1964, mais il ne prit que la quatrième place (19,20 m) du concours remporté par Dallas Long (20,33 m) devant un autre Américain, Randy Matson (20,20 m). C’était pour lui le chant du cygne, mais il n’abandonna pas immédiatement la compétition. Ainsi, en 1966, il établira son record personnel (19,66 m). Néanmoins, cette performance se situait loin des nouveaux standards.

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Eric LEMMING (1880-1930)

Athlète suédois

LEMMING (2)Eric Lemming mérite ici mention, car il fut le premier champion olympique de lancer du javelot, en 1908, année où cette épreuve fut inscrite au programme.

Doué à la fois dans le style moderne (avec prise au milieu de l’engin) et le lancer libre (souvent avec une prise très éloignée de la pointe), Eric Lemming établit son premier record du monde en 1899, avec un jet de 49,32 mètres. En 1902, il est le premier homme à lancer le javelot à plus de 50 mètres. Lors des « Jeux intercalaires » d’Athènes, en 1906, Eric Lemming bat son propre record mondial (53,90 m), et obtient 3 autres médailles, en bronze (dont une à la lutte à la corde).

Eric Lemming remporte le titre olympique du concours de javelot lors des Jeux de Londres en 1908 (54,83 m, record du monde). Il gagne également l’épreuve de lancer du javelot « libre », qui fut pour la seule fois au programme olympique. En 1912, aux Jeux de Stockholm, il devient le premier homme à lancer l’engin à plus de 60 mètres (60,64 m), exploit qui lui permet de conserver son titre et lui vaut l’ovation de ses compatriotes. Le 29 septembre 1912, de nouveau à Stockholm, Lemming réalise le meilleur lancer de sa carrière (62,32 m), établissant son neuvième record du monde.

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Albin LERMUSIAUX (1874-1940)

Athlète français

LermusiauxAlbin Lermusiaux fut un des plus brillants sportifs français de la fin du XIXe siècle. Il fut un des 13 Français qui participèrent aux Iers Jeux Olympiques d’Athènes, en 1896, où il disputa quatre épreuves. À Athènes, il remporta d’abord sa série sur 800 mètres, mais renonça à prendre part à la finale pour se concentrer sur le 1 500 mètres. Dans cette épreuve, il mena la majeure partie de la course, mais fut débordé dans la dernière ligne droite par l’Australien Edwin Flack et l’Américain Arthur Blake et se classa troisième. Il participa également à l’épreuve de tir à la carabine d’ordonnance à 200 mètres et, enfin, au marathon : longtemps en tête, il abandonna au 32e kilomètre.

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Ian Bernard CAMPBELL (1957- )

Athlète australien

CAMPBELL (2)Ian Bernard Campbell s’est classé cinquième du concours de triple saut aux Jeux de Moscou, en 1980 (16,72 m). Cela n’aurait rien d’extraordinaire si, comme de nombreux sportifs durant ces Jeux, il n’avait pas été floué par les juges. En effet, plusieurs de ses sauts ont été invalidés par les juges afin de favoriser les concurrents soviétiques. Ainsi, à son quatrième essai, il réalisa environ 17,60 mètres, mais le jury a déclaré cet essai nul, au motif qu’il aurait laissé un pied traîner au sol. Rappelons que le vainqueur, le Soviétique Jaak Uudmäe, fut couronné avec un essai mesuré à 17,35 mètres. En 2015, le Comité olympique australien, sur la base de vidéos qui démontrent la régularité du saut, demandera que le titre olympique soit réattribué à Campbell, sans résultat.

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Hasely CRAWFORD (1950- )

Athlète trinidadien

crawford-1-concentrateSpécialiste du sprint, Hasely Crawford devint une célébrité dans son pays en remportant le 100 mètres, l’épreuve reine, lors des Jeux Olympiques de Montréal, en 1976. En effet, il apportait à Trinité-et-Tobago la première médaille d’or olympique de son histoire.

Né dans une famille sportive de onze enfants, Hasely Crawford obtient une bourse pour aller étudier aux États-Unis, à l’université du Michigan, où il mène de front études et entraînement sportif. Le sprinter se révèle en remportant la médaille de bronze du 100 mètres aux Jeux du Commonwealth en 1970. Néanmoins, il ne fait pas partie des favoris de l’épreuve à l’occasion des Jeux Olympiques de Munich en 1972. Surprenant, il réalise un bon temps lors des séries qualificatives (10,18 s) et semble en mesure de menacer le favori, le Soviétique Valeri Borzov. Hélas ! il se blesse en finale et ne peut pas défendre ses chances. Crawford reconnaîtra par la suite avoir disputé trop de courses avant les Jeux, ce qui fragilisa son imposante musculature (1,89 m, 89 kg).

Crawford retient la leçon et se fixe dès lors un unique objectif : devenir champion olympique en 1976. Il s’entraîne à partir de 1975 avec Bob Parks, se ménage, court peu, travaille sa technique. C’est un champion au faîte de sa forme qui se présente donc à Montréal en 1976. Néanmoins, il n’est pas le favori – Borzov ayant encore la faveur des pronostics. En finale, le Soviétique prend le meilleur départ, mais Crawford fait son retard, passe en tête à 30 mètres de la ligne et s’impose en 10,06 s, de peu devant le Jamaïquain Don Quarrie (10,07 s), alors que Borzov obtient la médaille de bronze (10,14 s). Un style d’une fluidité rare pour un sprinter de son gabarit et un mental d’acier : voilà les ingrédients qui font de lui un champion olympique.

Hasely Crawford devient une star dans son petit pays : deux timbres-poste à son effigie sont imprimés, six chansons caribéennes traditionnelles sont composées en son honneur… Crawford participe encore au 100 mètres olympique en 1980 et en 1984, mais sans réussir à se qualifier pour la finale.

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Joe DeLOACH (1967- )

Athlète américain

DELoach (2)Le célèbre Carl Lewis n’a jamais été battu aux Jeux Olympiques lors d’une épreuve individuelle, sauf en une occasion : en 1988, sur 200 mètres, il fut devancé par Joe DeLoach, son ami, qui est passé comme une étoile filante sur la scène sportive. Joe DeLoach se révèle en 1988, en remportant le 200 mètres des sélections américaine pour les Jeux de Séoul. En Corée du Sud, il cause la surprise en remportant le 200 mètres (19,75 s), devant Carl Lewis. Par la suite, Joe DeLoach ne réalise plus de performances notables, et il met un terme à sa carrière en 1992, à 25 ans, après avoir échoué à se qualifier pour les Jeux de Barcelone.

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Gabriela SZABO (1975- )

Athlète roumaine

Szabo (2)Gabriela Szabo obtint deux médailles olympiques et trois titres de championne du monde. Véritable stakhanoviste de l’athlétisme, Gabriela Szabo mit fin à sa carrière à moins de 30 ans, usée par la répétition des efforts. Plus tard, elle se lancera en politique, devenant ministre des Sports de Roumanie en 2013.

Vice-championne olympique du 1 500 mètres en 1996 à Atlanta, derrière la Russe Svetlana Masterkova, Gabriela Szabo s’oriente alors vers les distances supérieures et devient championne du monde du 5 000 mètres en 1997. 1999 est sa grande année : elle remporte toutes les courses auxquelles elle participe et est de nouveau championne du monde du 5 000 mètres, à Séville. Véritable « machine à courir », elle emploie toujours la même tactique : quel que soit le rythme imposé, elle se tient en deuxième position, et fait parler sa pointe de vitesse dans le dernier tour.

En 2000 à Sydney, elle devient championne olympique du 5 000 mètres (14 min 40,79 s), en dominant au sprint l’Irlandaise Sonia O’Sullivan. En 2001 à Edmonton, Gabriela Szabo est championne du monde du 1 500 mètres ; en revanche, elle échoue sur le 5 000 mètres, remporté par la Russe Olga Yegorova, cette dernière ayant été autorisée par l’I.A.A.F. à participer à l’épreuve alors qu’elle avait fait l’objet d’un contrôle antidopage positif à l’EPO.

Gabriela Szabo ne se contente pas de la saison d’été : elle fut championne du monde en salle du 3 000 mètres en 1995, 1997 et 1999, du 1 500 mètres en 1999. Gabriela Szabo prend sa retraite sportive en 2005.

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