Le ménage selon les nazis en 1936

Barbelés olympiques…

1936GitansÀ l’occasion des Jeux Olympiques de 1936, Berlin devait affirmer sa grandeur colossale. La ville fut toilettée pour les Jeux. Sur ordre de Julius Lippert, commissaire d’État de Berlin, les «éléments défigurant Berlin» furent éliminés. Ces «éléments» étaient les façades négligées, les édifices en ruine, mais aussi les Gitans, parqués par centaines dans un sinistre terrain vague entouré de fils barbelés… Sinistre présage.

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2024 : Budapest hors Jeux ?

Des renoncements en série…

La candidature de Budapest à l’organisation des Jeux Olympiques d’été de 2024 est pour l’instant suspendue. En effet, le mouvement Momentum Mozgalom, qui mène une campagne NOlimpia, a réuni dès la mi-février 2017 le nombre de signatures nécessaires pour qu’un référendum se tienne sur la question. Un référendum dont l’issue ne fait guère de doute. Après Boston, Hambourg et Rome, Budapest devrait à son tour jeter l’éponge. À chaque fois, les raisons étaient politiques et/ou économiques: référendum municipal pour Hambourg (novembre 2015); refus du maire pour Boston (juillet 2015) et pour Rome (octobre 2016). Une décision qui s’inscrit dans un processus lourd de renoncement aux Jeux, puisque, pour les Jeux d’hiver de 2022, quatre villes avaient renoncé en cours de route (Oslo, Stockholm, Lviv, Cracovie). Les coût exorbitants (30 milliards d’euros pour Sotchi en 2014), le manque d’héritage (le Parc olympique de Rio 2016 est déjà en ruine) expliquent cette frilosité. Ainsi, pour 2024 comme pour 2022, seules deux villes vont sans doute rester en compétition, une situation qui inquiète le Comité international olympique (C.I.O.).

Pourtant, il ne s’agit pas d’une première. Rappelons notamment que, pour les Jeux d’hiver de 1976, Denver, ville désignée, avait renoncé aux Jeux à la suite d’un référendum ou que, pour les Jeux d’été de 1984, seule Los Angeles était en course.

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Quand Edwin Moses bafouille en 1984…

Trac olympique…

1984MOSESPour les Jeux Olympiques de Los Angeles, en 1984, Edwin Moses fut choisi pour prononcer le serment olympique. Mais l’athlète américain était plus doué pour franchir les haies que pour tenir le micro. Victime du trac, il resta longtemps muet, puis il prêta en bafouillant le serment… On lui pardonnera.

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Quand la flamme n’est pas allumée à Olympie en 1994…

Sondre Norheim au-dessus de la tradition

1994FLAMMELa flamme olympique doit être allumée à Olympie. Mais, pour les Jeux d’hiver de Lillehammer, en 1994, les organisateurs dérogèrent à cette règle: la flamme fut allumée à Morgedal, le village natal de Sondre Norheim, le «père du ski».

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Les cinq continents pour allumer la flamme à Munich en 1972

Comme les cinq doigts de la main

1972FLAMMEL’olympisme veut véhiculer des valeurs de paix. Ce fut encore plus vrai en 1972, car les organisateurs des Jeux Olympiques de Munich voulaient faire oublier les sinistres Jeux de Berlin de 1936, et adresser un message de fraternité au monde, et ce dès la cérémonie d’ouverture. Traditionnellement, un sportif emblématique du pays est choisi comme dernier relayeur de la flamme olympique. Mais à Munich, les organisateurs innovèrent. Ce n’est pas un sportif qui pénétra dans le stade, mais cinq, chacun représentant un continent: l’Allemand Günter Zahn, l’Australien Derek Clayton, le Japonais Kenji Kimihara, l’Américain Jim Ryun et le Kenyan Kipchoge Keino.

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Le pied-de-nez de Paavo Nurmi en 1952

Vingt ans après…

1952NURMI (2)L’identité du dernier porteur de la torche olympique fait toujours l’objet de supputations. Souvent, les organisateurs veulent envoyer par sa personne un message au monde, au-delà du sport même. Mais il est rare qu’ils choisissent de déplaire au Comité olympique international. Continuer la lecture de « Le pied-de-nez de Paavo Nurmi en 1952 »

De profundis et Te Deum à Anvers en 1920

Les Jeux valent bien une messe

1920MesseÀ l’heure où la laïcité est remise en cause par les fondamentalistes de toutes les confessions, on ne peut que constater que la religion chrétienne fut souvent présente au sein du mouvement olympique. On peut le regretter (ou non). Mais c’est un fait. Continuer la lecture de « De profundis et Te Deum à Anvers en 1920 »

La naissance des médailles d’or, d’argent et de bronze en 1904

Or, argent et bronze… depuis 1904 seulement

1904MedaillesOKLes trois premiers des épreuves olympiques sont récompensés, respectivement, par des médailles d’or, d’argent et de bronze. On pense que ce fut toujours le cas. Or il n’en est rien. En effet, en 1896 aux Jeux Olympiques d’Athènes, chaque vainqueur recevait une médaille d’argent, créée par Jules-Clément Chaplain, un rameau d’olivier et un diplôme; le deuxième recevait une médaille en cuivre, une branche de laurier et un diplôme; le troisième avait… la satisfaction d’avoir participé, ce qui est l’essentiel. En 1900, à Paris, toujours pas d’or, d’argent et de bronze. C’est aux Jeux de Saint Louis, en 1904, que des médailles d’or, d’argent et de bronze récompenseront les lauréats. Le design de ces médailles fut créé par Dieges and Clust, une entreprise de joaillerie de New York fondée en 1898. Ce design s’inspirait des médailles d’argent décernées à Athènes en 1896, avec Zeus et une Victoire ailée surmontant le globe sur le revers. Ce fut le début d’une longue tradition.

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George Seymour Lyon, l’exception de 1904

Un Canadien bat 70 Américains

1900LYONAux Jeux Olympiques de Saint Louis, en 1904, sur les 651 participants, 523 étaient américains. Aussi n’est-il pas surprenant que les représentants de l’Oncle Sam aient remporté 79 des 97 médailles d’or attribuées. Pourtant, le tournoi de golf réserva une surprise. La compétition réunissait 70 Américains, 2 Canadiens et 2 Britanniques. Et c’est le Canadien George Seymour Lyon qui l’emporta. Notons par ailleurs qu’il fut le dernier champion olympique  de golf jusqu’en… 2016, année où le golf fut réinscrit au programme, aux Jeux de Rio. Son successeur est britannique et il se nomme Justin Rose.

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Ayat contre Fonst en 1900

Quand le maître bat son élève…

1900AYATParfois, l’élève veut dépasser le maître. Mais, en escrime, il est rare qu’un élève veuille affronter son professeur, sauf quand il y est contraint. Ce fut le cas pour Cubain Ramon Fonst. En effet, aux Jeux Olympiques de Paris, en 1900, le programme comportait des compétitions d’escrime pour les «amateurs», d’autres pour les maîtres d’armes, c’est-à-dire des «professionnels». À l’épée, le jeune Ramon Fonst (17 ans), qui vivait en France depuis de longues années, l’emporta chez les amateurs, et Albert Ayat s’imposa chez les maîtres d’armes. Puis les meilleurs amateurs se confrontèrent aux meilleurs maîtres d’armes: Albert Ayat domina Ramon Fonst, qui était… son élève. Une leçon particulière?

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