Maureen CAIRD (1951- )

Athlète australienne

Maureen Caird n’aura brillé que le temps d’un automne, mais elle toucha l’or olympique sur 80 mètres haies en 1968. En outre, elle fut la dernière championne olympique du 80 mètres haies, car cette épreuve sera remplacée par le 100 mètres haies aux Jeux de Munich en 1972.

Toute jeune, Maureen Caird réalisa de bonnes performances, ce qui lui valut d’être sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Mexico, en 1968, sur le 80 mètres haies, dont la grande favorite était sa compatriote Pam Kilborn, laquelle la devançait toujours lors des compétitions nationales. Âgée de 17 ans, elle était la plus jeune Australienne de ces Jeux. En finale, elle causa la surprise : elle s’adjugea la médaille d’or (10,3 s), devant Pam Kilborn et la Taiwanaise Chi Cheng. Cette victoire faisait d’elle la plus jeune championne olympique en athlétisme. En 1970, elle obtint la médaille d’argent lors des Jeux du Commonwealth sur 100 mètres haies, battue par Pam Kilborn. Aux Jeux de Munich, en 1972, elle fut éliminée dès les séries. À 21 ans, elle mit un terme à sa carrière.

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Walter TEWKSBURY (1878-1968)

Athlète américain

Walter Tewksbury a réussi l’exploit de se classer dans les trois premiers à l’occasion des cinq épreuves auxquelles il participa lors des Jeux Olympiques de Paris en 1900. Walter Tewksbury étudia la médecine dentaire à l’université de Pennsylvanie. Fraîchement diplômé, il participa donc aux Jeux Olympiques de 1900 à Paris. Il disputa cinq épreuves et se distingua à chaque fois : il gagna le 200 mètres et le 400 mètres haies, se classa deuxième du 100 mètres, en ayant tenu la dragée haute à son compatriote Frank Jarvis, et du 60 mètres, devancé par le célèbre Américain Alvin Kraenzlein, et troisième du 200 mètres haies.

Mais sa performance la plus surprenante fut son succès dans la course de 400 mètres haies. Pour Tewksbury, cette épreuve constituait une inconnue : il ne s’y était jamais essayé, la course de haies d’un tour de piste n’existant pas à cette époque aux États-Unis ; en outre, il affrontait un concurrent hors pair en la personne du Français Henri Tauzin, une vedette du Racing-Club, qui multipliait les victoires dans cette discipline. L’une des caractéristiques de ces Jeux de Paris fut l’organisation chaotique des compétitions : le 400 mètres haies n’échappa pas à la règle, bien au contraire. Sur la piste en herbe du stade de la Croix-Catelan, les haies furent disposées de façon très artisanale : certaines étaient des morceaux de poteaux télégraphiques tandis qu’une sorte de rivière constituait le dernier obstacle à franchir ! Or Walter Tewksbury causa la surprise : il s’imposa, réalisant 57,6 secondes, un temps proche du record du monde, et devança Henri Tauzin.

Pour Walter Tewksbury, l’athlétisme n’était qu’un passe-temps. De retour dans son pays après ses exploits parisiens, il arrêta la compétition pour se consacrer à son métier de dentiste.

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Andreï PERLOV (1961- )

Athlète russe

Andreï Perlov remporta le 50 kilomètres marche aux Jeux Olympiques de Barcelone, en 1992. Mais c’est un an plus tôt, aux Championnats du monde de Tokyo, qu’il était entré dans l’histoire du sport, grâce à une belle image de fraternité gâchée par un jury tatillon. Dans le 50 kilomètres, au terme d’une lutte de près de 4 heures avec son compatriote Aleksandr Potashov, les deux hommes se trouvaient au coude-à-coude en pénétrant dans le stade. Or, plutôt que de se disputer la victoire au sprint, ils décidèrent de franchirent ensemble la ligne d’arrivée en se tenant par l’épaule. Mais le jury n’admit pas ce dénouement fraternel marqué du sceau du fair-play, et il examina la photo-finish : après cet examen, il attribua la médaille d’or à Potashov, la médaille d’argent à Perlov, au grand dam des deux amis. Notons que le jury aurait pu être encore plus sévère : ce type de comportement sportif (ne pas se disputer la victoire) peut valoir une disqualification !

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Nedo NADI (1894-1940)

Escrimeur italien

Nedo Nadi fut, en 1920, le premier sportif à s’adjuger 5 médailles d’or dans la même édition des Jeux. En outre, il obtint des médailles à l’épée, bien que son père, le célèbre maître d’armes Giuseppe Nadi, dont l’approche du métier était très aristocratique, lui ait interdit de s’exercer à l’épée, qu’il considérait comme une arme rudimentaire. Enfin, son frère, Aldo, fut aussi un brillant escrimeur (3 médailles d’or olympiques).

Nedo Nadi fut sélectionné pour les Jeux Olympiques de Stockholm en 1912. À 18 ans, il réalisa un authentique exploit en Suède. Alors que l’escrime est considérée comme une discipline sportive pour laquelle l’expérience constitue un atout essentiel, il survola le tournoi individuel de fleuret et obtint la médaille d’or. Les Jeux d’Anvers, en 1920, virent le triomphe des frères Nadi : ils conduisirent l’Italie à la victoire dans les épreuves par équipes de fleuret et de sabre, mais aussi d’épée. Par ailleurs, à l’issue d’une finale à rebondissements, Nedo Nadi remporta la compétition individuelle de fleuret devant les Français Philippe Cattiau et Roger Ducret ; puis il s’adjugea la médaille d’or au sabre. On ne reverra plus les frères Nadi aux Jeux, car ils décidèrent de devenir professionnels.

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Ulrich SALCHOW (1877-1949)

Patineur suédois

Ulrich Salchow fut le roi du patinage artistique au début du XXe siècle : il remporta dix titres de champion du monde (1901-1905, 1907-1911) et neuf titres de champion d’Europe (la légende dit qu’il a obtenu tous ses titres avec la même paire de patins !) Il donna aussi son nom à une figure, le salchow, qui est un saut simple (le patineur fait appel sur la carre arrière intérieure du pied traceur, accomplit une rotation dans les airs et atterrit sur la carre arrière extérieure de l’autre pied). Homme généreux, Ulrich Salchow savait reconnaître le talent de ses concurrents. Ainsi, lors des Championnats du monde de 1902, il fut classé premier devant la Britannique Madge Syers (aucun règlement n’interdisait à une femme de participer à ce championnat masculin) : il offrit à cette dernière sa médaille d’or, convaincu qu’elle aurait dû gagner.

Les Jeux Olympiques d’hiver ne furent créés qu’en 1924, et Ulrich Salchow avait alors mis fin à sa carrière. Néanmoins, il fut champion olympique : en effet, le patinage artistique figura au programme des Jeux (d’été) de Londres en 1908, et il s’adjugea la médaille d’or.

Notons qu’Ulrich Salchow, qui était une célébrité et vivait au Danemark, fut expulsé de ce pays en 1917, dans le cadre de la loi Efter Fremmedloven med tilhold (« loi sur le refuge des étrangers »). Bien qu’il se fût marié avec une Danoise en 1931, il décida de ne jamais remettre les pieds au Danemark. Ulrich Salchow fut le président de la Fédération internationale de patinage de 1925 à 1937, et il travailla en tant que journaliste au quotidien suédois Dagens Nyheter et à l’agence de presse américaine Associated Press.

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Charles DVORAK (1878-1959)

Athlète américain

Sauteur à la perche, Charles Dvorak fut champion olympique en 1904 à Saint Louis (3,50 m). Mais ce précurseur (il fut le premier sauteur à utiliser une perche souple en bambou au lieu des lourdes perches en frêne ou en noyer) aurait peut-être déjà pu être champion olympique en 1900 à Paris. En effet, le concours était prévu un dimanche. Or, pour de nombreux sportifs américains, il paraissait difficile, voire impossible, de concourir le jour du Seigneur. Aussi les organisateurs décidèrent-ils de reporter l’épreuve au lundi. Charles Dvorak, qui se trouvait sur le terrain de la Croix-Catelan ce dimanche, quitta donc le stade. Mais, dans le capharnaüm de ces Jeux, les organisateurs firent volte-face au dernier moment, et reprogrammèrent le concours ce dimanche. Or Charles Dvorak n’eut pas le temps de revenir à la Croix-Catelan ! Son compatriote Irving Baxter, qui venait de remporter l’épreuve de saut en hauteur, décida de compléter son programme dominical : avec une performance modeste (3,30 m), il devint également champion olympique de saut à la perche !

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Forfait pour cause de piqûre de moustique

Maria Braun piquée au vif

1928BRAUN (2)La Néerlandaise Maria Braun remporta la médaille d’or dans le 100 mètres dos et la médaille d’argent dans le 400 mètres nage libre aux Jeux Olympiques d’Amsterdam, en 1928. Toujours en bonne forme, elle espérait briller de nouveau aux Jeux Olympiques, en 1932 à Los Angeles. De fait, elle se qualifia aisément pour les demi-finales du 400 mètres nage libre… auxquelles elle ne fut pas en mesure de participer : elle fut en effet transportée d’urgence à l’hôpital, victime d’un empoisonnement sanguin. Selon la version officielle, cette forte fièvre aurait été provoquée par une piqûre de moustique. Maria Braun demeura sceptique, car elle pensait avoir été victime d’un empoisonnement provoqué par des proches de l’Américaine Helene Madison, sa rivale. La thèse de la piqûre de moustique reste la plus plausible, mais, à la suite de cette mésaventure, Maria Braun, âgée de vingt et un ans et qui avait déjà établit six records du monde, décida sur-le-champ de mettre un terme à sa carrière de nageuse.

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Roelof KLEIN (1877-1960)

Rameur néerlandais

Vainqueur du deux avec barreur aux Jeux de Paris en 1900, associé à François Brandt, Roelof Klein fut l’un des deux premiers Néerlandais couronnés champions olympiques. Détail amusant : le barreur de l’embarcation, Hermanus Brockmann, fut remplacé au dernier moment par un jeune garçon, beaucoup plus léger, qui est resté inconnu ! Mais ce jeune garçon était tellement léger que les Néerlandais ont dû lester l’embarcation de 5 kg, car le gouvernail sortait de l’eau. Durant ces Jeux, Roelof Klein prit aussi la troisième place en huit, l’équipage néerlandais étant devancé par les États-Unis et la Belgique ; pour cette épreuve, Hermanus Brockmann avait repris sa place de barreur et, selon l’entraîneur néerlandais, c’est ce qui coûta la victoire aux Pays-Bas ! Par la suite, Roelof Klein, diplômé en ingénierie mécanique, travailla pour l’industrie pétrolière et se fixa États-Unis en 1910.

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François BRANDT (1874-1949)

Rameur néerlandais

Vainqueur du deux avec barreur aux Jeux de Paris en 1900, associé à Roelof Klein, François Brandt fut l’un des deux premiers Néerlandais couronnés champions olympiques. Détail amusant : le barreur de l’embarcation, Hermanus Brockmann, fut remplacé au dernier moment par un jeune garçon, beaucoup plus léger, qui est resté inconnu ! Mais ce jeune garçon était tellement léger que les Néerlandais ont dû lester l’embarcation de 5 kg, car le gouvernail sortait de l’eau. Durant ces Jeux, François Brandt prit aussi la troisième place en huit, l’équipage néerlandais étant devancé par les États-Unis et la Belgique ; pour cette épreuve, Hermanus Brockmann avait repris sa place de barreur et, selon l’entraîneur néerlandais, c’est ce qui coûta la victoire aux Pays-Bas ! Après avoir terminé ses études d’ingénierie civile à Delft, François Brandt travailla pour l’industrie ferroviaire jusqu’en 1938. Il fut alors ordonné évêque de l’Église catholique libérale pour les Pays-Bas et la Belgique et se consacra à son ministère.

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Hugh Lawrence DOHERTY (1875-1919)

Tennisman britannique

Hugh Lawrence Doherty, surnommé « Little Do », remporta le tournoi de Wimbledon cinq fois en simple et huit fois en double, avec son frère aîné, Reginald Doherty. Aux Jeux Olympiques de Paris, en 1900, il s’imposa en simple à l’issue d’un scénario peu banal : en demi-finale, les frères Doherty devaient s’affronter ; or l’aîné préféra déclarer forfait afin de ne pas disputer ce duel fraternel. En finale, Hugh Lawrence Doherty défendit l’honneur familial et s’imposa face à l’Irlandais Harold Mahony. Durant ces Jeux, les frères Doherty remportèrent le double, et « Little Do » obtint aussi une médaille de bronze, avec Marion Jones, en double mixte. En 1903, il fut le premier joueur à remporter deux tournois du Grand Chelem différents la même année, s’imposant à Wimbledon et à l’U.S. Open. En 1906, il abandonna le tennis pour se consacrer au golf, et il et se distingua également dans ce sport.

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